Ne pas se tromper de colère

Si le premier tour des élections législatives dans le pays et sur PACA est marqué par certaines similitudes, un aspect plus inquiétant sur notre région est le score élevé obtenu par de nombreux
candidats d’extrême droite et de droite extrême, et la possibilité pour ces derniers, au deuxième tour de ce scrutin, de se maintenir dangereusement dans plusieurs circonscriptions.

La Gauche semble toutefois conforter sa position mais le niveau historiquement bas de la participation confirme le décalage entre les urgences populaires face aux dégâts de la crise capitaliste et le niveau des réponses apportées.

La présidentialisation à outrance a contribué à occulter encore un peu plus ces élections législatives pourtant capitales pour la vitalité démocratique du pays. L’abstention en est la sanction retentissante. Elle doit interroger toutes les forces politiques.

Le rejet de la politique de l’ex parti majoritaire reste tout de même massif dans le pays. Les Françaises et les Français, particulièrement les salariés ne veulent plus d’une politique qui renie leurs préoccupations sociales, ils ont chassé les représentants de la finance du pouvoir, ils n’en veulent pas plus dans l’hémicycle.

Pour autant notre économie ne sort pas de la crise en particulier dans notre région.

Notre environnement continue de se dégrader, le chômage ne diminue pas, le pouvoir d’achat régresse, les inégalités progressent et notre République est abimée.

L’atomisation sociale ne promet que ruine et haine de l’autre, l’histoire nous a enseigné que lorsque l’extrême droite se met à parler de social, le danger lui aussi devient extrême.

L’extrême droite est une force qui divise la société française, qui divise les travailleurs, les gens les plus en difficulté.
Il faut revenir à une société des droits, pour tous. Car l’incohérence de son programme économique, sa démagogie ne sont pas perçues comme pires, par ses électeurs acquis ou potentiels, que les décisions prises
par les gouvernements précédents.

Aux habitants, aux salariés des quartiers populaires et des campagnes, aux jeunes et aux seniors, aux ouvriers et aux employés tentés par ces votes, nous devons leur dire qu’ils font erreur, et que nos propositions pour une autre répartition des richesses sont plus efficaces et plus justes.
Il en va de même sur les questions de la réindustrialisation, des services publics, de la protection sociale, de la sécurité, de la réorientation de l’Europe, de l’exemplarité de l’État.

En tout état de cause, il faudra faire barrage aux candidats du Front National qui représentent un danger pour les salariés, puisqu’ils ignorent leurs revendications, notamment celle portée massivement par un large mouvement social sur la question des retraites.

D’ailleurs, ils ne cessent d’attaquer encore aujourd’hui la fonction publique et ses agents en prônant l’accentuation des politiques libérales déjà à l’œuvre, et développent un intense anti-syndicalisme jamais démenti.

Le Front National demeure le relais des intérêts des forces de « l’argent » qui ne manquent aucune occasion pour tenter de précariser et réduire l’emploi, d’affaiblir les garanties collectives des salariés.
Il a profité du tapis rouge que les SARKOZY, HORTEFEUX et autres GUEANT ont déroulé sous ses pieds, ces derniers mois.

Quand la droite et l’extrême droite se disputent le même terrain idéologique ou envisagent de s’allier, quand Nicolas SARKOZY annonce un 1 er Mai antisyndical en utilisant des mots qui rappellent de lugubres souvenirs à la classe ouvrière, quand le maire de Nice Christian ESTROSI décide d’expulser de ses locaux historiques l’Union
Départementale CGT des Alpes Maritimes, il faut savoir se mobiliser.

Ce sera l’enjeu de la réussite de la manifestation régionale organisée sur Nice le 18 juin par le Comité Régional CGT PACA et les six Unions Départementales CGT de la Région.

Enfin, La CGT sur la région appelle plus largement les salariés à ne pas se tromper de colère et à participer massivement au rendez-vous démocratique de dimanche prochain, pour faire échec à la droite et l’extrême droite, afin de porter leurs exigences en matière de liberté, d’égalité, de démocratie, de progrès social.

Marseille, le 11 Juin 2012

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