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MOMO est sorti de prison ! Signez la Pétition de Soutien !

Mohamed Bedhouche, délégué syndical CGT de carrefour Le Merlan témoigne aprés 12 jours de prison.

L’Union Locale de la Rose et l’UD CGT 13 mettent en oeuvre une pétition nationale de soutien ainsi qu’une souscription de solidarité pour venir en aide à Mohamed ainsi qu’aux trés nombreux salariés de carrefour qui l’ont soutenu par l’action gréviste.

Pétition de soutien ! contre la criminalisation du syndicalisme

Adressez vos versements à l’union syndicale CGT Trésor en précisant "Solidarité Carrefour".

Les vérités de « Momo » in "l’humanité" du 27 octobre 2004

Marseille, correspondant régional.

L’affaire. « Le jeune Florent Sarpi, salarié de la société depuis quatre ans, travaille au rayon des surgelés. Lors d’un briefing, leur chef de rayon les informe de la mise en place de lots promotionnels, par exemple trois pour le prix de deux. Un jour, Florent en prend un et passe en caisse. Le lot était d’une valeur de 19 euros. Prix promotionnel : 14 euros. À sa sortie de caisse, un responsable de la sécurité qui l’interpelle : "Suis-moi, il y a un problème." "Quel genre ?", lui demande Florent. "Je ne peux pas t’expliquer, je ne suis pas au courant", lui répond le responsable. Ce jour-là, ni le chef de rayon, ni son adjoint n’étaient présents. »

« Les deux arrivent au bureau sécurité et non au bureau des interpellations. Là, Florent voit le permanent de direction, le chef de caisse et un adjoint de sécurité. "Il y a un problème, tu as confectionné un lot promotionnel alors que tu n’y avais pas droit", lui dit-on. Florent nie et indique la présence d’une affichette en tête de gondole. À ce moment-là, quelqu’un descend et arrache la pancarte. On lui demande alors de signer une reconnaissance de vol. Ce que Florent refuse. Le représentant de la direction le menace d’appeler la police. "D’accord", répond Florent. Le cadre : "Écoute, c’est juste une procédure interne. Signe, tu ne risques rien." Florent réclame ma présence. Mais, ce jour-là, je suis en réunion à l’extérieur. N’estimant alors ne plus rien avoir à faire dans ce bureau, Florent se lève pour partir. On fait obstacle devant la porte. Au bout de quarante-cinq minutes, la direction appelle un délégué d’un autre syndicat. Entre-temps, le fameux témoin Fathi Adjimi, un agent de sécurité, rentre et reste moins de dix minutes. Le délégué syndical arrive, prend Florent à part et lui conseille : "Signe, ce n’est qu’un carton jaune. Ne te casse pas la tête." Lui faisant confiance, Florent signe une reconnaissance de vol.

Le lendemain, il vient me voir et me raconte l’histoire. On va au commissariat déposer une plainte pour extorsion de signature. La direction est aussitôt informée de notre démarche et envoie M. Adjimi, le seul non-cadre présent dans le bureau, témoigner qu’il n’y avait eu aucune pression. Alors qu’il n’est resté dans le bureau que moins de dix minutes. La direction lui a mis la pression. Je vais le voir et lui dis : "On ne peut pas accepter ça. Tu sais très bien ce qui s’est passé dans le bureau. Je te demande de dire la vérité." Dans le cadre de mon mandat syndical, je suis allé le voir deux autres fois, avec insistance, mais sans jamais le menacer. Il le reconnaît lui-même. Un jour, j’ai rendez-vous au magasin avec le père de Florent. Dans la galerie marchande, je croise M. Adjimi et lui propose de le rencontrer avec moi. Il accepte. Nous discutons cinq minutes, sur un banc. À la fin, le père de Florent dit à M. Adjimi, en toute courtoisie : "Je vous remercie parce que je sais que vous allez dire la vérité. On se reverra après le procès." C’est à ce moment-là qu’un cadre de la direction me menace : "Tu devrais arrêter d’aller le voir. Ça risque de mal finir pour toi", peu avant que M. Adjimi, accompagné de deux cadres, ne porte plainte. »

Le commissariat. « Avec le père de Florent, je suis convoqué le 11 octobre à 14 heures. À 15 heures, nous sommes placés en garde à vue. Pendant notre interrogatoire, qui dure plus de trois heures, l’inspecteur nous demande de répondre par oui ou par non. Devant mon refus, il me lance : "Taisez-vous. Ici, vous n’êtes pas à Carrefour et encore moins au sein de votre syndicat." On m’a demandé si je voulais un avocat. Moi, naïvement, je me suis dit : "Je n’en ai pas besoin. Je n’ai rien à me reprocher." On nous redescend dans les cellules où nous dormons par terre. Le lendemain a lieu la confrontation avec un M. Adjimi, très mal à l’aise. Il patauge dans le mensonge, même s’il reconnaît que je ne l’ai jamais menacé. »

Le tribunal. « Comme nous voulons en finir au plus vite, nous choisissons de comparaître au plus vite. Un avocat commis d’office arrive quelques minutes avant le début de l’audience. Et là, le père de Florent prend un mois de prison ferme et moi quinze jours, pour subornation de témoin. Quand j’entends la sentence, je ne réagis pas tout de suite. Mais qu’est-ce qui m’arrive ? »

1908 Des secrétaires de la CGT arrétés.

La prison. « Le premier jour, je ne suis pas au courant de la mobilisation des copains de Carrefour. Moralement, c’est dur. Pas tellement à cause des conditions que de l’injustice. Les gardiens, qui sont des salariés comme moi, m’en informent. L’un d’entre eux, dont la belle-soeur est caissière à Carrefour, propose même de m’aider. Je branche alors la télé et je regarde les infos régionales. Tous les soirs, après le JT, les détenus crient par la fenêtre de leur cellule : "Libérez Momo." Là, il te pousse des ailes. Enfin, lundi, après douze jours passés en prison, la cour d’appel du tribunal d’Aix accède à ma demande de remise en liberté. »

La suite. « Au siège de la direction départementale du travail, nous sommes en négociation avec le DRH régional de Carrefour afin d’obtenir ma réintégration. Nous avons également fait appel sur le fond pour plaider la relaxe. »

L’explication. « Trois semaines avant son interpellation, Florent avait eu une altercation physique avec un chef adjoint de la sécurité à qui Florent reprochait de tourner autour de sa fiancée. De nombreux salariés en ont été témoins, mais l’incident n’a pas été rapporté officiellement. Moi le premier, je pensais que l’affaire devait en rester là. Ce différent personnel a été le facteur déclenchant. Mais le fond est ailleurs. Un jour, sans témoin évidemment, M. Sabadel, le directeur de l’établissement, m’a dit : "Je suis ici pour couper la tête de la CGT. Et j’y arriverai !" Avec mon emprisonnement, il a dû penser que la mission était accomplie. La mobilisation des salariés du magasin prouve qu’il s’est trompé. »

Propos recueillis par Christophe Deroubaix


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