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Assurance maladie "Les mesures du gouvernement sapent les bases du système"

Assurance maladie "Les mesures du gouvernement sapent les bases du système"

Pour Daniel Prada, dirigeant de la CGT en charge du dossier, le gouvernement a encore une fois cédé au MEDEF.

Le débat s’est focalisé sur les mesures dites de " redressement financier " avancées par le ministre. Quel jugement portez-vous sur celles-ci ?

Daniel Prada L’effort principal est demandé aux assurés sociaux actifs et aux retraités, qu’il s’agisse du forfait de un euro par visite, de l’augmentation du forfait hospitalier, de la hausse du taux de la CSG pour les retraités et de l’assiette pour les actifs. Ou encore du renforcement du contrôle sur les indemnités journalières : là, j’ai une grosse interrogation sur le chiffre annoncé de 800 millions d’économies qui pourraient être ainsi réalisées, sachant que la CNAM avait estimé à seulement 6 % du total les arrêts de travail non justifiés médicalement. Même la mesure concernant le passage quasiment obligé par un généraliste pour s’adresser à un spécialiste va pénaliser les assurés sociaux : on ne les empêche pas de passer directement au spécialiste, mais dans ce cas le médecin pourra augmenter son tarif et l’assuré ne sera pas remboursé sur la totalité du tarif. Au total, il n’y a pas de commune mesure avec ce qui est demandé au patronat : une hausse de 760 millions d’euros de la contribution spécifique sur les sociétés. Quant à l’État, il verserait un milliard d’euros, alors qu’il doit deux milliards à la Sécu pour compenser complètement les exonérations de cotisations.

D’autre part, les mesures annoncées sapent les bases du système fondé sur l’égalité du droit à la Sécurité sociale et sur la solidarité. Voyez le nouveau forfait sur les actes médicaux : ilest fixé aujourd’hui à un euro, mais on ne sait pas à combien il s’élèvera demain. Compte tenu de l’expérience que nous avons du forfait hospitalier, on ne peut qu’être inquiet. Par ce système de forfait, on augmente la part qui reste à la charge de l’assuré social, ou de sa complémentaire quand il en a une, et en même temps on réduit la couverture assurée par le régime obligatoire de la Sécu. Et ainsi on ouvre un espace important pour les organismes complémentaires, en particulier les assurances privées. Ceux qui seront touchés sont bien sûr les salariés actifs et les retraités, et, parmi eux, au travers de ces forfaits, les plus fragiles, les malades. Et parmi les malades, la partie de la population la plus âgée, les retraités, va être frappée plusieurs fois : par l’augmentation de la CSG et par la franchise.

Y a-t-il une cohérence entre ces mesures et celles qui portent sur le pilotage de l’assurance maladie ?

Daniel Prada Il faut bien percevoir que le but du gouvernement est avant tout de réduire les dépenses de santé remboursables. La première annonce de Douste-Blazy lundi dernier, lors de son émission de télévision, a d’ailleurs été de dire qu’il voulait faire 15 à 16 milliards d’économies, et non pas répondre au défi de la santé. C’est au regard de cet objectif que l’on peut mieux comprendre pourquoi le gouvernement a dans le même temps besoin de réduire les prérogatives des gestionnaires de la Sécurité sociale, et principalement des organisations syndicales, qui sont là pour gérer la Sécurité sociale en défendant les intérêts des assurés sociaux. On est engagé dans un processus d’étatisation. Et on voit bien pourquoi le MEDEF se dit satisfait et prêt à revenir dans un schéma dont la philosophie correspond à ce qu’il attendait.

Le ministre affirme que ce projet est " améliorable "

Daniel Prada S’agissant de la " gouvernance ", c’est la logique du projet gouvernemental qui ne convient pas. Ce que nous voulons, c’est revoir fondamentalement ce qui est proposé pour instaurer vraiment de la démocratie sociale. Nous n’en sommes pas à améliorer ce qui nous est proposé, mais à demander au gouvernement de remettre l’ouvrage sur le métier. La hausse des dépenses de santé vient d’abord du progrès médical, du développement de la recherche, de l’utilisation de techniques de pointe, du développement de maladies chroniques liées au progrès de la médecine et au vieillissement de la population. Il peut y avoir, comme dans tout système, des abus, des gâchis, mais c’est marginal. À partir de là, il faut certes mieux organiser le système de santé pour mieux répondre aux attentes des patients, ce qui, en même temps, permettra sans doute de réaliser des économies. Et ensuite il faut poser le problème fondamental de la part des richesses créées à consacrer à la santé et donc de la réforme du financement nécessaire pour financer des dépenses qui vont continuer à progresser dans les décennies qui viennent. Or, à aucun moment, à la télévision, Douste-Blazy n’a évoqué ce défi : il reste sur les gâchis, les gaspillages.

Vous avez lancé un appel à la mobilisation pour le 5 juin. Quel impact a-t-il ? Peut-il s’élargir ?

Daniel Prada L’appel a de l’écho, on le voit au travers de nos propres initiatives : la pétition nationale que nous avons lancée a réellement pris son envol, nous préparons les manifestations décentralisées du 5 juin. Pour le moment, il y a un appel de la CGT, de la FSU, de l’UNSA, rejoint par le Groupe des Dix. S’agissant des autres confédérations, j’ai noté, en lisant les déclarations de la CFTC, de FO, que l’une et l’autre évoquaient la possibilité de s’inscrire dans des mobilisations. Dans les jours à venir, les raisons de se mobiliser vont être de plus en plus évidentes. Nous souhaitons élargir le mouvement au plus grand nombre d’acteurs, syndicats, associations, organisations de médecins, comme celles qui sont engagées dans la lutte pour la défense de l’hôpital public.

Entretien réalisé par Yves Housson. Paru dans L’Humanité du 24 mai 2004.


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