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Des statistiques au CNE : éléments d’analyse du chômage et de l’emploi

Des statistiques au CNE : éléments d’analyse du chômage et de l’emploi

Certains commentateurs, au vu « du » chiffre du chômage pour février 2006, considèrent que le chômage repart à la baisse. Quelques-uns osent même attribuer ce pseudo-succès au CNE !

1° Si l’on s’en tient aux chiffres officiels de l’ANPE et de la Dares(1), les communiqués de victoire sont inadéquats, et même indécents.

Il est vrai qu’on observe une baisse du nombre de demandeurs d’emploi enregistrés à l’ANPE depuis quelques mois. Il y aurait lieu de s’en féliciter si cet indicateur statistique suffisait à décrire la réalité de l’emploi et du chômage. Mais c’est loin d’être le cas !

Tout d’abord, selon l’ANPE, il y aurait eu en février :

- 2.391.900 « demandes d’emploi de catégorie 1 »(2) dont 717.800 de longue durée (d’une ancienneté supérieure à un an)
- Y a-t-il de quoi pavoiser ? face à, seulement, 273.800 offres déposées à l’ANPE dont 118.500 pour des emplois de plus de 6 mois
- N’y a-t-il pas un déficit de ce côté-là ? La politique économique y est-elle pour rien ?

Ensuite, les « sorties de l’ANPE » (365.000 personnes enregistrées en janvier 2006 qui ne l’étaient plus en février) : il n’y a que 100.000 reprises d’emploi déclarées. Près de 200.000 résultent de motifs tels que la radiation ou absence au contrôle. Or, des mesures administratives ont conduit à une multiplication des « absences au contrôle » dont le nombre croît fortement (10% en un an).
A défaut de lutter réellement contre le chômage et pour développer les emplois de qualité, stables et correctement rémunérés, le gouvernement déforme les statistiques de chômage ! Les statisticiens de l’Insee et de plusieurs ministères, dont ceux de la Dares, s’inquiètent d’ailleurs des pressions et des manoeuvres qui menacent la qualité des statistiques officielles, en particulier sur l’emploi et le chômage.

2° Si l’on regarde un peu plus largement les statistiques disponibles et les prévisions officielles, la situation ne s’améliore absolument pas.

Certaines catégories de demandes d’emploi (en dehors de la « catégorie 1 ») augmentent, parfois fortement. Les « entrées à l’ANPE » consécutives à des licenciements pour cause économique augmentent.

L’emploi stagne. Les prévisions de très légère croissance pour 2006 sont presque exclusivement dues au secteur de la construction et surtout des emplois « aidés » du plan dit de cohésion sociale. Ces emplois aidés, le gouvernement les rétablit en catastrophe à l’approche des élections après les avoir supprimés massivement entre 2002 et 2005. Plus significatif de la mauvaise santé de l’économie, l’emploi industriel décline gravement et ne montre aucun signe de redressement.

Si l’on regarde d’autres sources statistiques, on voit que le nombre de RMIstes continue de croître, et que cela ne correspond pas à de meilleures conditions d’attribution. Ceci s’ajoute à la multiplication des emplois à temps partiel, surtout féminins, précaires et très mal rémunérés. Enfin, on rencontre de plus en plus de travailleurs pauvres et/ou précaires, de plus en plus de privés d’emploi écartés des statistiques de l’ANPE, de l’Unedic et de l’Insee.

3° De plus, si les statistiques sont utiles, elles ne disent pas tout. La réalité de l’emploi et du chômage ne peut être résumée par quelques chiffres. L’exemple du CNE le montre bien.

En effet, le CNE, avant le CPE, a été présenté comme une solution et comme un succès que les chiffres viendraient soi-disant confirmer. Ici se conjuguent l’incompétence et le mensonge :

les défenseurs du CNE (et du CPE) présentent des intentions d’embauche affichées, ou estimées par des sondages, comme des créations d’emploi ; ce n’est pas du tout la même chose (de l’intention à la réalisation...)
même s’il s’agissait de créations effectives d’emplois, il faudrait en soustraire « l’effet d’aubaine » dont profitent la plupart des employeurs qui auraient, de toute façon, embauché ; il faudrait évidemment évaluer des « créations nettes », en déduisant des créations dues au CNE les emplois (souvent de meilleure qualité) qui auraient de toute façon été créés ; c’est là un travail complexe qu’on ne peut fonder sur des sondages superficiels ou sur des évaluations au doigt mouillé...

On attribue à l’Insee une « prévision » de créations nettes de 10.000 à 20.000 emplois par trimestre qui seraient imputables au CNE ; c’est peu, et c’est clairement une hypothèse de travail et non une prévision.

De toute façon, c’est seulement au bout de plusieurs années, au moins deux, que l’on pourrait juger de la pérennité des CNE : combien de licenciements au cours de la période d’essai ? Combien de « CNE à répétition » pour les employeurs qui y recourent et pour les salariés ? Combien de contentieux devant les prud’hommes ? Quelles pertes pour la collectivité, dues aux exonérations de cotisations sociales qui accompagnent le CNE ? Chiffrer tout ceci est indispensable et demandera du temps.

Renforçant la précarité, le CNE (comme le CPE) risquerait fort de transformer les ralentissements économiques en véritables récessions.