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02/10/2008 Dexia : « une amère leçon de l’histoire »

Dexia : « une amère leçon de l’histoire »

Entretien avec Jean-Philippe Gasparotto, porte-parole de l’Intersyndicale du secteur financier, responsable CGT à la Caisse des dépôts et consignations.

Mercredi 1er Octobre 2008

- Comment réagissez-vous à la mise à contribution de la Caisse des dépôts pour le sauvetage de Dexia ?

Jean-Philippe Gasparotto. Il faut replacer cette annonce dans une perspective historique. Dexia, ancien Crédit local de France, était un morceau de la Caisse des dépôts (CDC) il y a encore quinze ans. Son activité de financement de l’équipement des collectivités locales était une des activités de service public de la CDC et donnait satisfaction aux élus. Il est donc intéressant de voir que Dexia, qui s’est constitué sur la base du rapprochement avec le Crédit communal de Belgique, après que le Crédit local de France ait été introduit en Bourse, vient maintenant trouver une forme de sauvetage dans son ancien giron public... C’est une leçon de l’Histoire.

- On pourrait en dire autant de Natixis...

Jean-Philippe Gasparotto. Natixis aussi vient du giron de la Caisse des dépôts. Il y a quinze ans, c’était le Crédit national, une institution financière publique, qui servait à financer les entreprises, la direction de la gestion financière de la CDC. Par la suite, elle a été filialisée, puis introduite en Bourse. Avec Natixis et Dexia, on a donc deux structures publiques qui ont été privatisées et qui conduisent à cette catastrophe annoncée. Parce qu’elles ont été mises dans une logique de marché absolue, sachant que ce marché étant en train de prendre un cours totalement fou.

- Approuvez-vous les mesures de recapitalisation publique de ces deux banques ?

Jean-Philippe Gasparotto. Est-ce de l’intérêt public de mettre deux milliards d’euros sur le « sauvetage » de Dexia ? Ça mériterait d’être débattu, soumis à la représentation nationale. À la CDC, on est inquiet, car on voit depuis quelque temps partir une partie de sa capacité financière dans des opérations de sauvetage aléatoires. On a recapitalisé EADS, Dexia déjà il y a quelques années, Eiffage... La valeur du portefeuille de la CDC a sans doute baissé de moitié depuis l’an dernier. Si l’établissement n’est pas en risque, ses missions publiques, elles, sont en risque, car elles dépendent du niveau de ses fonds propres et de ses résultats. Concrètement, deux milliards d’euros sur Dexia, c’est deux milliards qu’elle ne pourra plus mettre pour la construction de dizaines de milliers de logements sociaux...

- Dans quelle mesure ces événements renforcent-ils la pertinence de la propostion que vous avancez depuis des années, de créer un pôle financier public ?

Jean-Philippe Gasparotto. Ce qui monte actuellement, c’est une demande d’intervention de de l’État dans l’économie pour remettre un peu d’ordre dans tout ça. Compte tenu d’un monde qui fonctionne dans le cadre d’une économie mondialisée, on a besoin d’instruments puissants, cohérents et contrôlables. Cela renforce l’idée d’un pôle financier public qui relierait un certain nombre d’institutions financières existantes (CDC, Banque de France, Banque postale, Caisses d’épargne, Caisse nationale de prévoyance, etc.), mais dans une logique d’intérêt général. Tout en se soumettant partiellement aux règles du marché, ce qui animerait l’action de ces organismes, ce serait la recherche de l’intérêt public, autrement dit le développement de l’économie et de l’emploi, la réponse à des besoins éminents comme le logement social... Toutes ces demandes sociales et économiques auxquelles ne peuvent pas répondre des stratégies de renflouement ponctuel. Car, dire qu’on injecte des milliards dans la recapitalisation de Dexia, que l’État aura une minorité de blocage, ça ne veut pas dire qu’on va changer la stratégie de Dexia. Le fait que la propriété d’une entreprise soit à majorité publique ne signifie pas que ses missions, son activité s’orientent vers des préoccupations d’intérêt général. C’est pourquoi le pôle public devrait être mis sous le contrôle d’une autorité politique de tutelle qui pourrait être le Parlement, afin de soumettre l’instrument à des options politiques et sociales.


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