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12/04/2012 : Décès de Raymond Aubrac. La CGT salue un homme d’exception.

Décès de Raymond Aubrac La CGT salue un homme d’exception

La vie exemplaire de cet ingénieur des Ponts et Chaussées, résistant de la première heure, impose le respect.

Alors que ses parents ont été déportés et sont morts en déportation, Raymond AUBRAC est à l’origine du mouvement de résistance Libération Sud avec Emmanuel D’ASTIER DE LA VIGERIE, organisation fondatrice et représentée au Conseil national de la Résistance.

Recherché par la gestapo, le couple Aubrac est parti pour Londres puis Raymond AUBRAC est parti pour Alger où il est devenu Délégué à l’Assemblée consultative en juin 1944.

A la Libération, il devient Commissaire régional de la République à Marseille, puis responsable du déminage du littoral et Inspecteur général à la Reconstruction. Il y entretient de bons rapports avec l’Union Départementale CGT des Bouches-du-Rhône.

Dans le grand port phocéen, il prit des mesures de réquisitions à l’encontre d’entreprises stratégiques ayant collaboré avec l’occupant nazi.
Pendant quatre ans, plus de 15 000 salariés, notamment liés à des activités portuaires, vont être acteurs d’une expérience sociale née du CNR préconisant l’instauration d’une « véritable démocratie économique et sociale ».

L’action de Raymond Aubrac est inséparable de celle de sa compagne Lucie qui occupe une place de premier plan de la résistance. Elle est restée célèbre pour avoir, avec un commando de résistants, délivré Raymond incarcéré ou Fort de Montluc, à Lyon.

La CGT salue la mémoire de cet homme d’exception, profondément attaché aux idéaux de la résistance et de la démocratie, opposé au colonialisme et défenseur de la paix.


Raymond Aubrac, l’homme des " Réquisitions de Marseille" par Jean-Claude LABRANCHE

A l’heure de la disparition de cette figure de la Résistance, les hommages font florès.
Sans vouloir en rajouter à son combat contre l’occupant ou les débats historiques sur l’unité des réseaux de Résistance, je retiendrai de Raymond Aubrac qu’il a été l’homme des "Réquisitions de Marseille".

En effet Commissaire Régional de La République, arrivé à Marseille le 24 Aout 1944 à La Préfecture, Raymond Aubrac doit remettre en route les usines et un Port détruit, indispensables à l’effort de guerre.
La CGT, dirigée par Lucien Mollino, soutient le Commissaire Régional de La République en déclarant « tout pour la guerre, produire d’abord, revendiquer ensuite » alors que les patrons, collaborateurs qui se sont débarrassé de militants syndicaux grâce à la police de Vichy ou allemande, sont en fuite ! Dans la continuité du combat qu’ils ont mené dans la Résistance, les ouvriers (en particulier ceux des ADN –Ateliers Du Nord) font repartir les usines en l’absence des patrons.

S’appuyant sur une loi de Juillet 1938, Raymond Aubrac signera le 10 septembre 1944, un arrêté de réquisition de l’entreprise. Ce sera le début d’une longue série de 15 entreprises (Cie Des Docks le 5/10, Coder le 20/9, Sté Provençale de Construction Navale le 20/09, Electricité de Marseille le 20/09, Chantiers et Ateliers de Provence le 21/09, etc…) qui représentent 15 000 ouvriers qui vont participer à la gestion de leur entreprise.

Dans le bouillonnement issu du Conseil National de la Résistance, cette gestion d’entreprise sous contrôle ouvrier sera à Marseille l’une des plus importantes expériences « d’entreprises sans têtes » de 1944 à 1948. Elles réaliseront le slogan « reconstruire et produire » en réalisant même d’importants bénéfices !

Raymond Aubrac décrit dans « Où la mémoire s’attarde » (1996), la fierté ouvrière appuyée sur l’esprit de responsabilité et la capacité à se passer de patron ! René Faure, ouvrier de la réparation navale en tire une conclusion définitive : « une entreprise sans patron elle peut vivre, mais sans ouvriers elle ne peut pas vivre » dans le film de Sébastien Jousse et Luc Joulé.

Cette expérience sera décriée par la bourgeoisie affolée qui parle des « soviets de Marseille » fera pression sur le gouvernement et Raymond Aubrac sera débarqué le 23 janvier 1945 par Le Ministre de l’Intérieur Pierre Tixier !

Je tenais à rappeler un rôle que Raymond Aubrac a joué dans la vie économique et sociale de Marseille, et de poser la question : que dirait-il aujourd’hui face à la détermination des ouvriers de Fralib qui veulent sauver leur usine rentable ?

PS : Pour aller plus loin sur cette expérience : « La libération et les entreprises sous gestion ouvrière » de Robert Mencherini – 1994 – L’Harmattan