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bipbip bibip Yeh !

Le Bip 40 atteint son niveau record

Au moment où l’Assemblée nationale adopte le plan de « cohésion sociale » de M. Borloo, la nouvelle édition du Bip 40 (Baromètres des inégalités et de la pauvreté) indique une aggravation sans précédent pour l’année 2003.

L’indicateur synthétique élaboré par le Réseau d’alerte sur les inégalités s’établit à 5,52 , en hausse de 5,5% par rapport à 2002. Il s’agit d’une estimation provisoire, basée sur l’actualisation de 41 séries sur les 61 que comporte le Bip 40.

- Le précédent record du Bip 40 remontait à 1998. Entre 1999 et 2001, les inégalités et la pauvreté avaient reculé en France, à la faveur de la croissance économique et des créations d’emplois ; mais le Bip 40 est reparti vigoureusement à la hausse en 2002 et 2003. Ce nouveau cycle d’accroissement des inégalités et de la pauvreté, enclenché à la fin du gouvernement de M. Jospin, a atteint avec MM. Chirac et Raffarin un rythme inédit depuis le milieu des années 1980 (voir graphique).

- Ce résultat désastreux ne résulte pas seulement d’une conjoncture médiocre, il est aussi le fruit d’une politique. Le Bip 40 s’envole d’abord à cause de la hausse du chômage. Celle-ci résulte pour une part de la remise en cause des 35 heures et des emplois-jeunes, d’une politique budgétaire inepte privilégiant la baisse de l’impôt sur le revenu, ainsi que du feu vert donné aux entreprises en matière de licenciements. Les chômeurs, plus nombreux, reçoivent moins souvent une indemnisation : la proportion d’allocataires de l’Unedic parmi les demandeurs d’emploi diminue. Le chômage de longue durée augmente lui aussi. D’où un nombre sans précédent de titulaires de minima sociaux (6 millions de personnes couvertes fin 2003, + 1,2 %), surtout en raison de l’augmentation du nombre de RMIstes (+ 5 %).

- En second lieu la hausse du Bip 40 traduit la dégradation de la situation du logement. Le prix des loyers flambe, appauvrissant directement les familles locataires, les moins favorisées. Le nombre d’expulsions pour loyers impayés n’a jamais été aussi élevé qu’en 2003. En matière de consommation, le nombre de ménages surendettés a battu des records, et le nombre des incidents de crédit a lui aussi augmenté.

- Enfin la dégradation est particulièrement sensible dans le domaine de la justice. Les politiques sécuritaires prennent le pas sur les politiques sociales : on emprisonne les pauvres faute de vouloir réduire la pauvreté. Le taux d’incarcération n’a jamais été aussi élevé dans notre pays (133 pour 100 000 habitants). La proportion de prisonniers en détention provisoire s’est accrue elle aussi. Quant aux étrangers, leur situation s’est elle aussi dégradée ; le taux de reconnaissance du statut de réfugié a connu une nouvelle chute, s’établissant au niveau dérisoire de 15%.

- Dans d’autres domaines (santé, éducation, inégalités de revenus, conditions de travail), les statistiques de l’année 2003 ne sont pas encore toutes disponibles. L’édition définitive du Bip 40 pour 2003, qui sera publiée au printemps 2005, ne devrait cependant malheureusement pas démentir la tendance aujourd’hui observée.

- Contrairement à ce que clame le gouvernement, le plan de « cohésion sociale » de M. Borloo ne pourra en aucun cas inverser la tendance. Il s’inscrit dans la même politique économique et budgétaire défavorable à l’emploi et source d’inégalités (baisse de l’impôt sur le revenu et de l’impôt de solidarité sur la fortune, des droits de succession, pression sur les dépenses publiques, réduction de l’emploi public, etc). Il organise une privatisation du Service public de l’emploi qui ne peut qu’aggraver la précarité. Il facilite le recrutement de travailleurs étrangers précaires en privatisant de fait l’Office national des migrations (rebaptisé ANAM). Il veut multiplier les contrats aidés précaires dans le secteur marchand (RMA) et non marchand (« contrat d’avenir »). Il annonce un effort de mise en chantier de logements sociaux dont une grande partie ne sert qu’à remplacer des logements détruits, tout en organisant la privatisation du logement social, source future de nouvelles exclusions.