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Valeur travail ou valeur "du" travail ?

On parle beaucoup ces temps-ci de la valeur travail.
Mais de quoi parle-t-on précisément ?

De la valeur travail ou de la valeur du travail ?

Maryse Dumas, secrétaire de la CGT In la vie Ouvrière 9 février 2007

Entre les deux, il n’y a pas qu’un mot et deux lettres de différence, il y a toute une conception de la place du travail dans la société, de son statut, de sa rémunération, de sa reconnaissance.

Depuis la désignation de Jean-Pierre Raffarin au poste de Premier ministre, en 2002, le thème de la « valeur travail » a eu surtout pour objet de contraindre les salariés, qui ont un emploi, à faire des heures supplémentaires moins payées, et de stopper la réduction de la durée du travail, laissant 40% des salariés sur le carreau.

Le même thème idéologique a servi à mettre les chômeurs à l’index de la société, et à justifier un durcissement des conditions d’indemnisation, le tout se soldant par une pression continue à la baisse du niveau de rémunération des emplois, à leur précarisation, à une moindre qualité des emplois offerts : le règne du « travaille et tais-toi ». Mais cela n’a encore pas suffit.

Avec le CPE, et le CNE, Dominique De Villepin, a voulu inventer le travailleur jetable.
Avec lui plus question de rémunération mais de « dividende » du travail.
La « valeur travail » devient ainsi, dans leur stratégie, une valeur capitalistique soumise aux aléas du sacro-saint marché, au mépris de sa dimension humaine et de sa fonction sociale.

Le travail aujourd’hui vit sous le règne des trois « bilité » : employabilité, flexibilité, séparabilité.

- Aux demandeurs d’emploi de se rendre employables, au diable la responsabilité sociale des entreprises, leur mission de formation et d’intégration des salariés.

- Aux salariés de se soumettre aux exigences de flexibilité du marché avec des rythmes de travail de plus en plus aléatoires pour des salaires écrasés. Tant pis si la souffrance et le stress au travail provoquent des désastres humains et génèrent de la violence dans la société.

Puisqu’on vous dit que « la vie, l’amour étant précaires », l’emploi doit l’être également !

Madame Parisot a le sens des formules : ainsi la séparabilité désigne la liberté donnée aux employeurs de licencier leurs salariés sans respecter leurs obligations en matière de licenciement et surtout de reclassement.

- Quant à la « flexsécurité », c’est le nouveau terme à la mode, fabriqué de toute pièce pour cacher un objectif éculé : flexibilité imposée aux salariés, sécurité pour les employeurs voulant se débarrasser facilement de leurs salariés.

Avec tout cela, Madame Parisot ne désespère pas de nous « faire aimer l’économie de marché » et de nous « réconcilier avec l’entreprise » faisant mine d’ignorer à quel point aujourd’hui l’entreprise méprise et broie ceux qui la font vivre et pour laquelle ils ne sont qu’un « coût » à réduire.

Décidément, l’idéologie qui se cache derrière les slogans de la valeur travail et du « travailler plus pour gagner plus », est une idéologie de division, d’opposition des salariés entre eux et d’affaiblissement des droits et des défenses du monde du travail.

La CGT quant à elle préfère situer son action en terme de reconnaissance de la place, du statut et de la valeur du travail salarié.

Le travail n’est pas et ne peut pas être une marchandise.

Il est ce par quoi un homme, une femme peuvent se réaliser en tant qu’individu en contribuant à la vie en société, à la production des biens et des services qui permettent son développement.

Faire reconnaître la place centrale du travail dans la société, par un véritable statut du travail salarié, permettant à chacune et chacun de disposer d’un certain nombre de droits du début à la fin de sa vie active, d’être libre de construire des projets, de choisir sa vie, sans être en permanence soumis aux bon vouloir de l’employeur ou aux lois du marché telle est l’ambition de la CGT.

Il s’agit d’une proposition ambitieuse qui ne résume pas toutes les propositions revendicatives de la CGT, mais leur donne force et cohérence et accompagne notre bataille pour une nouvelle croissance fondée sur la recherche du plein emploi solidaire, le progrès social, la démocratie.

Il s’agit de reconnaître la valeur du travail à la fois par les salaires, les qualifications, la formation professionnelle, mais aussi par des garanties interprofessionnelles permettant aux salariés de se dégager de la tutelle de telle ou telle entreprise, et de mettre en œuvre leurs propres projets professionnels.

Cumuler les droits, assurer leur progressivité, les rendre opposables aux employeurs successifs pour que la mobilité ne soit plus synonyme de perte de rémunération ou de protection sociale, voilà de quoi nourrir une intense activité revendicative aussi bien dans les professions que dans les entreprises, aussi bien parmi les salariés en précarité que parmi ceux en emploi stable ou statutaire.

Le 28 février, la CGT organise, à Montreuil, un forum national de rencontre de tous ceux et celles qui ont envie de faire du neuf, de proposer une perspective émancipatrice et démocratique aux salariés et aux demandeurs d’emplois.

Tous ceux, toutes celles qui s’intéressent à ce sujet, qui ont envie de confronter leurs attentes, leurs expériences, leurs propositions seront les bienvenus.

Ensemble, nous saurons bien imposer la reconnaissance de la place et de l’apport spécifiques du travail.

9 février 2007 In La Nouvelle Vie Ouvrière


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