Mise en ligne le 26 mai 2004
Compte rendu des mutualistes syndiqués CGT.
L’AG a eu lieu dans les locaux de la SLI- MFP le 25 mai 2004 après- midi.
A l’ordre du jour bien évidemment le bilan annuel, et ce qui a été présenté comme « le clou » de la réunion, la présentation de la nouvelle offre de la mutuelle.
Entrée en matière par Monsieur le Trésorier- Payeur Général, qui nous a rappelé que nous vivions une période de changements qui nous impactent tous : de grands changements dans le réseau, une transformation de l’outil de travail, une démographie marquée par le vieillissement de la population des agents du Trésor et de nombreux départs en retraite avec un niveau moyen de remplacement de un agent sur deux à la DGCP.
Le Trésorier- Payeur Général a rappelé les enjeux financiers colossaux de la protection sociale et notamment le « Plan Hôpital 2007 ». Il a rappelé que le domaine de la Santé souffrait d’un problème de management, de gestion en lien avec une très forte consommation médicale.
Enfin le défi que représentait pour notre mutuelle l’ouverture à la concurrence des assurances complémentaires.
Nous avons eu droit ensuite, à un exposé « façon Fidel Castro » pendant environ 2 H. sur la nouvelle offre de la mutuelle, avec, comme c’est désormais la mode, le commentaire de diapositives sous forme de paraphrases.
A croire qu’il semble admis que les mutualistes présents à cette Assemblée Générale sont venus en touristes sans même prendre le temps de lire – et de comprendre- les fondements et les conséquences du nouveau panier de soins proposé par le « GIM », le Groupe Initiatives Mutuelles » (Trésor, Impôts, Douanes, Justice).
2 heures de paraphrases, de quoi permettre bien évidemment aux mutualistes présents d’aller chercher leurs enfants à l’école sans pouvoir écouter et participer au débat interactif qui a suivi…
Vieilles ficelles…..
Vieilles ficelles...car il apparaît et cela a été rappelé par l’intervenant de la mutuelle (M. SIMON) sans nommer la CGT, que la prise de position de notre organisation au Trésor sur la nouvelle offre a fait trembler dans les chaumières du consensus…
C’est à plusieurs reprises qu’il a été rappelé que ce projet était « collectif » ( Trésor, Impôts, Douane, Justice)…comme si cela sous entendait que le projet avait été construit avec les mutualistes, avec tous les mutualistes…
Nous vous invitons d’ailleurs à prendre connaissance de l’analyse de la CGT sur la nouvelle offre (tract diffusé dans les services et en consultation sur notre site Internet).
Nous ne ferons pas de commentaires sur les poncifs relatifs à un monde qui bouge et aux changements, si ce n’est pour rappeler qu’en effet la terre n’est pas au centre de l’univers et qu’elle tourne, et que finalement, l’adaptation librement consentie au libéralisme économique, c’est en effet une question de choix, ce n’est pas inéluctable.
Les luttes des chercheurs, des intermittents, des « Recalculés » le prouvent !
Le débat a aussitôt porté sur l’argumentaire développé par la Mutuelle, et sur le contenu des offres : Reprise des mêmes arguments que Matteï et Douste- Blazy, culpabilisation des assurés, inégalité dans l’effort de redistribution (plafonnement pour les hauts revenus (indice 800) et mise à contribution plus forte pour les retraités alors que le plan Fillon prévoit des retraites au rabais.
Une intervention a d’ailleurs souligné le risque de voir les retraités, frange de la population dont les soins « coûtent le plus » à la Sécu du fait de la prise en charge des affections longues durée, « s’auto exclure » et quitter la mutuelle à cause d’un pouvoir d’achat réduit et de la non correspondance de la couverture complémentaire à leurs nouveaux besoins.
Mais surtout, il est monté très fort dans les interventions des mutualistes présents l’anticipation par la Mutuelle de la soi- disant réforme de la Sécurité Sociale du gouvernement et du Medef et la manière dont la mutuelle se glissait dans le moule de l’argumentaire libéral et culpabilisant sur la sécurité sociale en particulier (relire la lettre du président et « le rapport individuel à la santé » ou encore « certains ont choisi de consommer sans compter ».
Très vite il a été question de la sécurité sociale, et des mutualistes ont souhaité davantage d’implication de la Mutualité Française dans la défense de notre sécurité sociale et la nécessaire participation de la mutualité au développement de la mobilisation et des luttes.
N’en déplaise d’ailleurs à certains qui ont tenté de porter le débat sur la sécurité sociale sur un terrain « citoyen » ( ?) pour mieux séparer les enjeux protection sociale et choix de notre mutuelle…
La salle a donné la réponse en rappelant que la défense de notre sécurité sociale, c’était le rôle des organisations syndicales des salariés, qu’il fallait nécessairement faire le lien entre la défense de la sécurité sociale et l’activité mutualiste, ainsi que poser clairement l’enjeux du financement de la protection sociale, des emplois et la maîtrise médicalisée des dépenses plutôt que la maîtrise comptable.
Enfin, M. Simon a rappelé que les offres pouvaient être « améliorées » dans le temps, certains mutualistes souhaitant que l’Assemblée Générale de Caen modifie certains aspects des contrats.(retraités, TIB plafonné, base de cotisation pour les retraités, etc.).
Ce ne sera pas possible parce que le choix « antidémocratique » opéré par le Groupe Initiative Mutuelle n’est pas amendable…
D’où la remarque d’une mutualiste présente : La direction de la Mutuelle prend elle les adhérents pour des potiches ?
En réponse, le représentant, M.Simon, s’est contenté de réaffirmer l’engagement collectif des 4 mutuelles, de rappeler l’attribution du nécessaire agrément par l’organisme de contrôle et du risque lourd de conséquences si les mutualistes du Trésor rejetaient le projet de nouvelle offre lors de l’AG de Caen.
Preuve s’il en était que les 4 mutuelles ont fait un choix : celui d’une gestion « purement comptable » de la complémentaire Santé, tellement l’histoire du déclin de l’emploi public statutaire (en particulier dans nos services) et de notre protection sociale semble écrite à l’avance…
Et bien la CGT ne s’y résout pas, et nous pensons que Tous Ensemble, des batailles doivent être livrées, contre la casse de notre protection sociale et pour gagner de nouvelles garanties ! ! !
La CGT a contacté depuis plusieurs semaines les autres organisations syndicales, les associations et mouvements acteurs de la solidarité.
Parce que nous pensons qu’être dirigeant mutualiste, c’est être militant pour la protection sociale, et pas seulement gestionnaire, la Mutualité Française doit s’impliquer dans la mobilisation pour la défense du formidable progrès social et humain, reposant sur un socle solidaire, intergénérationnel et interprofessionnel, que constitue LA SECURITE SOCIALE !
La SECU, C’EST VITAL, et pour sa défense, rejoignez le cortège d’un Syndicalisme Unitaire, Combatif et Solidaire, le cortège de la CGT Trésor !