Syndicat CGT Finances Publiques
Section des Bouches du Rhône
Mél: cgt.drfip13@dgfip.finances.gouv.fr

Lrie puor cmoprnerde, cpomrnedre puor Aigr !

Mise en ligne le 22 juin 2004

Voici quelques lectures qui nous permettrons de mieux comprendre notre société, son économie, et les enjeux auxquels nous sommes tous confrontés.

« ANTIMANUEL D’ÉCONOMIE » BERNARD MARRIS, ÉD BRÉAL 2003.

Bernard Marris, alias Oncle Bernard dans Charlie Hebdo où il anime la page économie, est professeur d’université en France et aux USA.

Cet auteur pluridisciplinaire ayant recours à l’anthropologie, la sociologie et bien sûr l’économie (cette non-science comme lui même la définit) traque les pseudo concepts de l’économie néo libérale triomphante.

Il pose un regard neuf sur une discipline qui, une fois démythifiée ( ou démystifiée ), n’a plus rien d’austère. Pour B. Marris l’économie est avant tout une réflexion sur le partage et la répartition de la richesse.
Il s’attache ainsi à démonter toutes les fausses lois et fausses évidences qui ne servent qu’à justifier les programmes de régression sociale.

Après la lecture de l’ouvrage, les notions de valeur, de prix et de capital n’auront plus aucun secret.

On comprendra alors plus aisément que tout ce qui a de la valeur n’a pas de prix ( l’air pur ), et que tout ce qui a un prix n’a bien souvent aucune valeur ( les téléviseurs à écran plasma qui permettent de contempler "la ferme des célébrités" sur TF1 ).

« LES CASSEURS DE L’ETAT SOCIAL ». MICHEL HUSSON, ÉD LA DÉCOUVERTE. 2003

Michel Husson, économiste et membre du conseil scientifique d’ATTAC décrit les différentes « réformes » engagées par le gouvernement Raffarin : retraite, décentralisation, régime des intermittents, assurance maladie, ouverture du capital d’EDF GDF.

Il montre que cette succession de réformes s’inscrit dans un plan global de démontage de l’Etat Providence.

L’auteur analyse également comment ce projet s’inscrit dans le cadre des orientations définies par la Commission Européenne qui joue un rôle central de coordination et d’harmonisation.

Le projet de constitution européenne, qui sera éventuellement soumis à référendum, est analysé par M. Husson, démontrant à quel point il codifie la subordination des aspirations sociales aux exigences d’une société de marché.

« LA DÉMENCE SÉNILE DU CAPITAL ». JEAN-MARIE HARRIBEY, ÉD DU PASSANT 2002.

L’auteur appartient à l’espèce peu courante des universitaires qui, se réclamant d’un marxisme vivant, développent une analyse critique radicale du système néolibéral.
Il a réuni dans cet ouvrage les textes de ses chroniques économiques publiées dans Le Passant ordinaire .

Qu’il s’agisse de réfléchir à la valeur-travail, à la spéculation financière, à la taxe Tobin, au financement des retraites, à « la farce des 35 heures », à la dette des pays pauvres, à la « nouvelle économie », au réchauffement du climat, à l’antimondialisation libérale, etc., l’auteur s’emploie à démonter les faux-semblants, les sophismes et les silences qui servent à masquer, dans la « science » économique comme dans la politique économique, l’incapacité du système capitaliste à proposer un avenir viable à l’humanité.

Par les sujets traités comme par la façon de les traiter, ce petit livre pourrait bien devenir une sorte de vade-mecum du militant antimondialiste. En effet, si le propos est sévère et la matière un peu aride, ces articles, rédigés dans un style alerte, familier et incisif, se lisent aisément grâce au talent pédagogique de l’auteur.

« LE GRAND BOND EN ARRIÈRE. » SERGE HALIMI. ÉD FAYARD 2004

De l’Amérique de Reagan à la France de Mitterrand, en passant par la Nouvelle- Zélande, les transformations économiques du dernier quart de siècle n’ont été le produit ni du hasard ni de la nécessité.

Si, à partir des années 80, les « décideurs » et les médias du monde occidental ont presque toujours interprété de manière identique les situations de « crise », c’est que tout un travail idéologique était intervenu au préalable, c’est que les solutions alternatives au marché avaient été détruites afin qu’il n’y ait « plus d’alternative ».

D’autres interprétations des événements auraient suggéré d’autres remèdes, mobilisé d’autres forces sociales, débouché sur d’autres choix. La « mondialisation », ce fut aussi ce long labeur intellectuel de construction de la « seule politique possible » que favorisa la symbiose sociale entre ses principaux architectes d’un bout à l’autre de la Terre.

Inspirées par des théoriciens de l’université de Chicago, dont l’influence sera considérable au Chili, en Grande Bretagne et aux États Unis, les doctrines économiques libérales vont encourager les classes dirigeantes à durcir leurs politiques, à passer d’un système d’économie mixte acceptant une certaine redistribution des revenus à un nouveau capitalisme orienté par les seuls verdicts de la finance.
Les artisans de cette métamorphose en tireront un avantage considérable ; pour la plupart des autres, au contraire, ce sera le grand bond en arrière.


retour à la page d’accueil