Syndicat CGT Finances Publiques
Section des Bouches du Rhône
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Prime Pour l’Emploi : premiers bouchons de rentrée !

Mise en ligne le 25 août 2004

Lorsqu’un mouvement de grève affecte les transports collectifs, les médias se précipitent pour filmer le désarroi, la révolte de celles et ceux « pris en otages » (ah ! le sens des mots alors que l’actualité régulièrement nous fait découvrir de nouvelles horreurs sur les vrais prises d’otages ! et alors même qu’il y a 60 ans Paris fêtait sa libération, des otages et prisonniers étaient fusillés en banlieue ...), des « otages » disais je donc puisque pris dans des files dont l’attente incertaine ne la rend que plus pathétique...

File d’attente, files d’attentes, il y en a qui ne sont jamais filmées, qui ne font jamais la « UNE ».

Ce que d’aucun appelle « la queue » n’est pas filmée.

Non pas que sa normalité la banalise, mais au contraire tellement cette queue n’est pas politiquement correcte, tellement elle offre une vision aux antipodes de ce que les faiseurs d’opinions et autres détenteurs de pouvoirs (souvent les mêmes) souhaiteraient nous faire imaginer sur nos conditions réelles d’existence : la notre, celle du voisin, celle des autres.
Il faut que nous confondions la réalité et l’imaginaire idéologique d’un capitalisme dont le confort douillet profiterait à quelques uns, certes, mais dont notre condition dépendrait avant tout du bien être de ces rentiers. Plus de profiteurs, plus de miettes...

Les files d’attente en question, ce sont celles des virements de l’allocation de solidarité, du RMI, du FNS pour nos vieux...des minima sociaux.
De ces files d’attente qui commencent à 22 h, la veille du virement, aux distributeurs de la Poste et qui , aussitôt servi, permettent à celui qui a enfin été le premier de faire le plein de produit de première nécessité à l’épicerie restée ouverte dans le quartier.

Ce qui est plus troublant, c’est quand la file vient chez nous, qu’elle pousse la porte de nos trésoreries, de notre Trésorerie Générale : Gérer le nombre ! Car il ne s’agit plus que de cela. Chercher la défaillance technique et prendre les mesures idoines, filtrage de l’entrée, penser à diluer pour l’avenir, espacer l’envoi de la Prime Pour l’Emploi !
C’est imprévu ! On fait avec les moyens du bord ! Respecter la réglementation, alimenter les caisses, délai d’approvisionnement en billets doux, des collègues doivent expliquer qu’il faut repasser un peu plus tard.

Et puis derrière le coup de feu, en grattant le nombre on voit des hommes, des femmes, des enfants, des familles qui attendent pour encaisser en liquide la PPE.
Ils ne croient pas que le coût de la rentré scolaire n’a pas augmenté ! Faut dire que pour mesurer, ils n’ont que ce qui bout dans leur marmite !
Mais surtout qu’est ce qu’ils nous ressemblent ! Et pourtant certains habitent des quartiers populaires même la banlieue !
Mais en banlieue on est habitué à faire la queue : à l’arrêt de bus, à l’ANPE, aux Urgences, à la Poste (va t- elle fermer ? Ferons nous la queue plus nombreux et plus loin ?).

Le 24 août 2004, un agent de Trésor a invité une dame à revenir en début d’après- midi lorsque la caisse aura été réapprovisionnée  : « Je vais patienter, je n’ai pas de quoi payer le bus pour repartir ».


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