Syndicat CGT Finances Publiques
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12/04/2011 : l’accueil dans les SIP ? La faute à Gustave !

Mise en ligne le 13 avril 2011

Qu’est ce qui distingue la création artistique de l’invention technique ?

La faute a Gustave

En 1850 est présenté au Salon un tableau : L’Enterrement, Tableau historique d’un enterrement à Ornans.
Cette peinture fera alors scandale car démesurément grande pour une représentation politiquement incorrecte.
Le mouvement Réaliste a désormais un de ces peintres majeurs : Gustave Courbet.

Point d’ histoire de l’art dans nos lignes syndicales et encore moins l’idée de rentrer en polémique entre partisans et défenseurs de la « toile » ; nous serions de toute façon du côté de Courbet, lui qui sera, 20 ans plus tard, élu de la Commune de Paris, qui passera par la case prison et devra ensuite s’exiler.

Mais tout de même... l’enterrement à Ornans !

L’observation du tableau nous révèle un circuit pour le moins étrange : celui de la procession.

Alambiqué le parcours... Peu de profondeur (2 mètres ?), ni de perspective et pourtant des aller-retour assez incompréhensibles pour, dirions nous, un point d’entrée unique... et le point de vue du peintre.

On imagine aisément Courbet dans sa maison d’Ornans, installé dans le grenier transformé en atelier, ses pinceaux, ses couleurs (sombres !).

Il est fort probable que nombre de voisins et connaissances du village ont souhaité se faire tirer le portrait par l’enfant du pays qui expose à Paris, au Salon.

C’est pas tous les jours que petites gens et paysans peuvent se retrouver immortalisés même sur un théâtre qu’ils n’ont pas choisi ou qu’ils auraient peut-être préféré plus bucolique.

Et le petit Gustave pouvait- il dire non aux nombreuses sollicitations ?
Bien sûr que oui, mais il ne l’a pas fait.

Sa toile immense (H. 315 ; L. 668 cm ) est dépliée au fur et à mesure des prétextes pour rendre visite au peintre, et les villageois de défiler dans l’atelier de la maison natale pour poser face à l’artiste et « être » sur le tableau.

Gustave venait de concevoir dans son village, dans son grenier, dans son atelier, pose après pose, le gestionnaire de file pictural.

Ce gestionnaire de file qui 160 ans plus tard permet d’entasser les contribuables sur un espace réduit, dans des halls d’accueil improbables, pour pas qu’ils soient hors-champ, c’est à dire dans la rue et visibles de tous. Ce gestionnaire de file qui trompe l’œil et satisfait aux flux.

Sacré Gustave ! Mais nous on enterre quoi ?


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