Syndicat CGT Finances Publiques
Section des Bouches du Rhône
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31 mai 2011 dans les rues de Marseille + article presse quotidienne régionale

Mise en ligne le 31 mai 2011

in la Marseillaise du 1er juin 2011

Les agents exigent un minimum de décence !

Deux mille manifestants à Marseille.

Salaires, emplois, conditions de travail, les fonctionnaires veulent leur part du gâteau quand les revenus du capital ont augmenté de 140% en dix ans, alors qu’eux ont perdu 11% dans le même temps.

Deux mille voix pour exiger des salaires plus hauts dans la Fonction publique contrairement à la politique gouvernementale qui décide de les geler.

Sapeur-pompiers, enseignants, surveillants pénitentiaires, agents territoriaux et de France Télécom, postiers, infirmières, retraités, chômeurs…. Tous et toutes aspirent à vivre avec de meilleures rémunérations, pensions ou indemnisations au moment où les entreprises du CAC 40 ont vu, en 2010, une envolée de leurs bénéfices de 85%. Les personnels des services publics veulent aussi pouvoir exercer leurs missions dans de meilleures conditions, mais la casse sociale, pratiquée par l’UMP au pouvoir, les enfonce toujours plus.

A l’issue de la manifestation marseillaise, partie à 10h30 du Vieux-Port, les représentants des organisations syndicales, qui sont à l’initiative de cette journée d’action, CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa, ont porté en préfecture 3 000 signatures au bas d’une pétition revendiquant l’urgence sociale de satisfaire cette revendication légitime à leurs yeux.

« On ne peut plus assumer nos missions »

Olivier, sapeur-pompier depuis 15 ans dénonce « un ministre qui s’était vanté d’avoir baissé de 4% notre pouvoir d’achat sans réaction de notre part. On est là aussi parce qu’on n’a pas digéré le coup des retraites et qu’au-delà des clivages politiques, on a un gouvernement de droite qui congèle nos salaires et un conseil d’administration de gauche qui prend des mesures aggravant la baisse de notre pouvoir d’achat ». Leur profession est également victime d’une politique de maîtrise des dépenses publiques laquelle entraîne des coupes dans les effectifs et le nombre de casernes.
En cause la Révision générale des politiques publiques (RGPP) de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Même chose chez les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem). En 2013, Martine aura 30 ans de carrière dans les écoles de Marseille pour 1 300 euros net par mois et 9h de boulot. « On ne peut plus assumer nos missions d’apprentissage dans de bonnes conditions par manque de personnel ». Sa collègue, Françoise, complète : « On est balayeuses, traîneuses de poubelles, parfois dockers vu les objets qu’on déplace et surtout femmes de ménage et ATSEM très peu ».
Les postiers connaissent aussi de bas salaires. « On nous en demande toujours plus, notre productivité n’arrête pas de progresser, explique Marc, mais on ne bénéficie pas des richesses produites. 0,6% d’augmentation pour les contractuels, que dalle pour les autres. Les promotions ne se font plus en fonction de l’ancienneté mais s’il y a de la place. Avant la privatisation, il y avait plus de justice ».

« Tout augmente, ça suffit »
Les fonctionnaires portent à la boutonnière le slogan qui colle à la peau et à la réalité : « Tout augmente, ça suffit ! Augmentez les salaires ». Avec trois enfants, une épouse sans emploi, Momo qui travaille pour une société de nettoyage chez Carrefour, est toujours à découvert avec ses 1 060 euros net.

Engagé dans le comité CGT chômeurs, Christophe a été licencié d’une très petite entreprise parce qu’il exigeait les RTT, le paiement des heures supplémentaires…, « C’est normal de manifester, car dans le travail tout le monde est interdépendant, on devrait tous être là les travailleurs du public comme ceux du privé ». De la sono crépitent les chants révolutionnaires italien et espagnol : Bella ciao ou Ay Carmela !
Les surveillants des Baumettes se retrouvent les mains liées faute de moyens humains. « On ne peut réaliser que notre première mission qui est de surveiller et on laisse de côté la deuxième qui vise la réinsertion ou la prévention du suicide », témoigne l’un. Sans compter les infirmières de la Timone qui travaillent à flux tendu et rêvent d’une revalorisation des salaires vu que l’argent existe pour y répondre.

L’Ugict-CGT sait où le prendre. Niches fiscales : 172 milliards d’euros, fraudes fiscales : 65 milliards, exonération des charges : 35 milliards, réforme des retraites : 25 milliards, taxe professionnelle : 8 milliards.

Pour Patrick Pieroni (CFDT), « C’est une journée pour marquer le coup contre le gel des salaires, les suppressions d’emplois et l’abandon des services publics par le gouvernement de Sarkozy ».

Jean-François Longo (FSU) dénonce « les propos mensongers du ministre sur les hausses de salaires dans la Fonction publique ». Côté Unsa, Gilles Prou-Gaillard, évoque les bas revenus. « Le seul moyen d’arriver à un salaire décent pour les catégories en dessous du Smic c’est d’augmenter le point d’indice que le gouvernement refuse ».

Michel Costes (Solidaires) remet en cause la « la précarisation croissante et la grande souffrance des agents, car la culture a complètement changé ».

Frédéric Larrivée (CGT) revendique « un minimum de décence par le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat et 300 euros par mois pour tous les salariés du public comme du privé ».


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