Syndicat CGT Finances Publiques
Section des Bouches du Rhône
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Raffinerie LYONDELLBASELL de BERRE et PROJET DE FERMETURE : HALTE AUX ARGUMENTS FALLACIEUX !

Mise en ligne le 6 octobre 2011

"Notre outil de raffinage ne serait plus adapté au parc automobile français et à nos consommations." Les représentants patronaux de l’industrie invoquent sans cesse la surcapacité des raffineries françaises.
Il n’en est rien, le marché français est déficitaire en gas-oil et excédentaire en « sans plomb ».

Depuis les fermetures des raffineries des Flandres et de Reischett, les importations de carburant ont augmenté contredisant les allégations patronales.

Alors pourquoi ce projet de fermeture de la raffinerie de Berre ?

Cette raffinerie a pour particularité d’avoir une production totalement orientée vers les productions des unités pétrochimiques et chimiques de la plate-forme du complexe de l’Etangde Berre, la production de carburants n’est pas sa vocation première.

Cette plateforme emploie aujourd’hui 1250 salariés avec autant de salariés sous-traitants ou mis à disposition de LYONDELLBASELL (LBI).

Les salariés, massivement en grève, défendent une vision industrielle.

En effet, la plateforme de Berre est cohérente avec une raffinerie en amont d’une industrie pétrochimique. C’est une hérésie industrielle, économique et même financière de vouloir supprimer un des outils sur un site intégré, un peu comme si on supprimait le montage du moteur sur une chaîne automobile.

En prenant en compte la globalité du périmètre et de l’activité, la plateforme, à fin Août 2011, a dégagé 55 millions d’€ de profits.

Mais qu’est ce qui justifie un tel projet d’abandon ?

- L’entreprise perd t’elle de l’argent ? Non !
- L’outil industriel est-il obsolète ? Non !
- Les compétences des salarié(e)s ont-elles disparues ? Non !
- Les marchés des productions aval ont-ils disparus ? Non !
- Les normes environnementales sont elles mises en cause par l’exploitation ? Non !
- Des investissements jugés nécessaires seraient-ils impossibles à réaliser ? Non !

Aucun argument donné par la direction de LBI ne convainc les salariés, aujourd’hui en lutte.

Les travailleurs de l’ensemble de la plateforme, en grève depuis le 27 septembre dernier, ainsi que leurs familles expriment par cette lutte leur exaspération et leur angoisse, mais aussi leur détermination.

Ils savent aussi que leurs cris et leurs attentes sont aussi ceux des travailleurs des entreprises sous-traitantes.

Au-delà de Berre, c’est l’activité portuaire, ainsi que des installations industrielles et de stockage en synergie actuellement avec la raffinerie de Berre qui sont menacés par ce projet de fermeture.

Cette fermeture serait désastreuse sur plusieurs dizaines d’entreprises de l’Etang de Berre et du Golfe de Fos.

La région Etang de Berre – Golfe de Fos constitue un tissu industriel dense où de nombreuses entreprises ont été interconnectées.
Ce maillage industriel est un atout en termes de richesses créées, d’infrastructures de développement.

Selon une étude réalisée par l’Institut Français du Pétrole, un plan d’investissements de 22 milliards d’€ serait nécessaire d’ici 2020 soit 2,5 milliards par an à partir de 2012 pour adapter l’outil de raffinage au marché français et européen (augmentation de la production de gas-oil au détriment des essences.

Pour mémoire Total a réalisé 10 milliards d’€ de profits en 2010 !

Lors de la dernière table ronde organisée, par le Ministère de l’Industrie le 22 juin dernier, les organisations syndicales CGC et CGT ont défendu cette vision industrielle.
L’ensemble des raffineurs avec la complicité du gouvernement, l’ont refusé au motif qu’ils ne peuvent le financer (avec les milliards de profits réalisés, il y a de quoi sourire !).

Pour financer les investissements, il faut un système régulé organisé par les pouvoirs publics avec une vision globale du puits à la pompe, car la marge de raffinage ne peut structurellement pas financer les investissements à elle seule.

Pour ce faire, la CGT revendique la mise en place d’un pôle public de l’énergie. Il est nécessaire que la puissance publique impose des mesures structurelles afin de mettre en adéquation la production et les modes de consommation.

La CGT vous appelle à intervenir dans le débat. Il est nécessaire de construire un rapport de force garantissant la pérennité de l’industrie, du raffinage français et les emplois qui vont avec.

Cela commence par empêcher la fermeture de la raffinerie LyondellBasell à Berre.

Le 11 octobre constitue une formidable occasion pour imposer d’autres choix sociaux et économiques, par la grève et la manifestation.

Le 11 octobre, Toutes et Tous ensemble dans l’action !!!


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