Syndicat CGT Finances Publiques
Section des Bouches du Rhône
Mél: cgt.drfip13@dgfip.finances.gouv.fr

11/05/2012 : DECLARATION DES SYNDICATS CGT ET CGC DE FRALIB GEMENOS NOTRE USINE, UN ESPACE DE LIBERTE, DE FRATERNITE ET DE TRAVAIL

Mise en ligne le 11 mai 2012

Depuis plusieurs jours, la direction de Fralib a multiplié les provocations, installant une milice privée, de véritables mercenaires entraînés au combat pour exaspérer les salariés, les intimider :

- contrôle d’identité à l’entrée de l’usine,
- tentative d’interdire l’entrée des délégués dans l’usine,
- pressions à l’encontre des travailleurs,
- coupures d’électricité dans le local syndical …

La visite, la semaine dernière, d’une société de déménagement industriel, a été confirmée par un courrier envoyé hier par la direction de Fralib aux représentants du personnel annonçant la mise en œuvre du démontage de l’outil de production.

De plus, elle annonce dans ce courrier la mise en place d’un « barrage physique » entre l’usine et le local syndical interdisant toute possibilité aux salariés de venir consulter leurs représentants.

Un nouveau mur de la honte en quelque sorte.

Cette situation est d’autant plus intolérable qu’elle s’accompagne depuis plusieurs semaines d’une mise sous surveillance constante des salariés et de leurs élus portant atteinte à la liberté syndicale dans la droite ligne de la politique liberticide d’extrême droite de Sarkozy, président des riches mis au rencart.

Si, par ces mesures, la direction croyait impressionner les salariés, c’est un nouvel échec.

Si elle croit élever ainsi des digues contre le nouveau cours politique, nous agirons pour que la justice, le droit au travail, l’avenir industriel de notre pays soient les éléments centraux du progrès économique et social.

Cette situation totalement intolérable place les travailleurs de Fralib et leurs élus syndicaux, en situation de légitime défense pour sauvegarder leur usine.

Ils ont décidé de reprendre leur entreprise et de mettre dehors les miliciens.

Cela s’est passé calmement, sans heurt ni violence en contradiction flagrante avec les élucubrations de Bruno Witvoet, PDG d’Unilever France.

La présence nombreuse des militants CGT du département, de la profession et des salariés de l’usine montre la forte mobilisation et la puissante solidarité autour des Fralibiens.

La venue spontanée de nombreux responsables des partis de gauche, de personnalités et représentants des collectivités territoriales a confirmé leur soutien à la lutte des salariés.

Aujourd’hui, au petit matin, les salariés de Fralib ont repris pleine possession de leur usine et de leur outil de travail, outil que nous avons toujours affirmé protéger pour permettre la mise en œuvre de notre solution alternative.

Si des dérapages pouvant conduire à des drames humains se produisaient, ils seraient de la seule responsabilité de la direction de Fralib, du groupe Unilever et du gouvernement encore en place avant le passage de responsabilité au nouveau Président de la République et son gouvernement.

Cette usine que Fralib voulait transformer en camp retranché gardé par la milice et des maîtres-chiens est redevenue ce matin, à l’aube, un espace de liberté, de fraternité, de lutte collective pour le droit de travailler et de vivre dignement ici à Gémenos.

Depuis septembre 2010, nous affirmons qu’aucun boulon ne sortira de notre usine. On ne lâchera rien !!!

Maintenant, l’heure est à la prise en compte réelle de notre projet alternatif.

Nous sommes disponibles à tous moments pour engager les négociations nécessaires.

Toutes les forces, et notamment François Hollande, Président de la République, qui soutiennent notre projet, doivent concrétiser leurs engagements dans la plus grande cohérence pour imposer au groupe Unilever qu’il assume ses responsabilités.

Gémenos, le 11 mai 2012

INTERVENTION DE THIERRY PETTAVINO SECRETAIRE DE L’UD CGT 13

LE 11/05/12 A FRALIB

Chers Camarades,

Unilever a décidé de partir de Gémenos, il a décidé de partir en ne laissant aucune chance à notre projet de reprise que nous soutenons depuis près de 600 jours.

En tentant de déménager les machines dans la précipitation, ils font la démonstration une fois de plus de leur arrogance et de leur détermination de nous laisser sans espoir pour nos emplois, pour nos familles, pour notre avenir.

En jouant la politique de la terre brulée, le géant Unilever tente d’éviter toute concurrence pour le futur. Par cette délocalisation, UNILEVER veut partir en délocalisant la production hors de notre pays pour continuer d’avoir le monopole quasi-total de la filière du thé à moindre coût, en Europe.

Nous tenons réellement à saluer ces femmes et ces hommes qui se sont battus bec et ongles contre le monde entier pour sauvegarder leurs emplois.

Le monde entier c’est peut dire, avec un gouvernement au service d’Unilever, avec tous ses services d’Etat et tout ce que cela comporte : Préfecture, Ministère du Travail, Gouvernement au plus haut niveau affichaient un soutien à la lutte d’un côté et de l’autre travaillaient pour donner les moyens au tribunal de nous débouter sur le plan social.

« Univoleur » comme le dit la chanson, veut partir, qu’il parte !

Mais il est de son devoir de payer, il ne doit pas nous voler notre marque, notre usine et notre travail.

Un gouvernement digne, qui se disait favorable au produire Français, aurait pu imposer de véritables négociations autour de notre projet qui a été jugé sérieux par l’ensemble des collectivités territoriales.

Il n’est pas normal dans ces conditions que le gouvernement ait pris parti pour Unilever qui est le responsable de cette situation.

Une multinationale pourrait donc déménager l’usine sans problème en "balisant" pour ne pas être dérangée et on devrait nous, ne pas franchir le périmètre qu’ils ont instauré, voire même comme ils l’ont écrit aux représentants du personnel, laisser monter un mur de « protection » entre le local syndical et l’usine.

Tout ceci en osant prétexter assurer la sécurité des salariés et assurer la sécurité de tous ceux qui viennent au local donc de tous ceux qui soutiennent la lutte.

Mais de qui se moque-t-on ?

Est-ce qu’ils croient que nous allons laisser nous voler notre outil de production indispensable pour notre projet ?

Est-ce qu’ils croient que nous allons faire encore confiance à tous ceux qui ont tenté de nous tuer et qui ont encore, pour quelques jours, tous les pouvoirs politiques ?

Pour toutes ces raisons, nous appelons tous les syndicats CGT du département, à venir physiquement renforcer les tours de garde des camarades, dès ce weekend, de jour comme de nuit, afin de mettre
l’usine sous haute protection des syndicats CGT des Bouches-du-Rhône.
Personne, nous disons bien personne, ne nous empêchera d’agir par tous les moyens pour protéger la vie de 182 familles.

Pour finir, nous mettons en garde tout ceux qui seraient tentés de venir provoquer et mettre de l’huile sur le feu ainsi que tous ceux qui participeraient de près ou de loin à des tentatives de démantèlement de l’outil, ceux-là prendraient de lourdes responsabilités dans le climat social actuel.

Aujourd’hui nous le redisons haut et fort, pas un boulon ne sortira de cette usine, elle est notre propriété, elle est notre bien commun à tous.

Merci de votre attention.