Syndicat CGT Finances Publiques
Section des Bouches du Rhône
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Le programme de l’extrême droite est ultralibéral et antisocial !

Mise en ligne le 2 mars 2004

Tous les ferments qui ont permis l’accession de Le Pen au second tour de la présidentielle sont toujours actifs. Surfant sur la vague de l’insécurité sociale, le programme de l’extrême droite milite pour un libéralisme économique encore plus dur.

L’extrême droite fait son miel du thème de l’insécurité sociale sans renoncer à exploiter son fonds de commerce traditionnel de l’insécurité, du complot, des impôts, de l’immigration...
Elle surfe sur la souffrance, l’amertume et les frustrations avec l’objectif de capter durablement la confiance des salariés les plus modestes, les plus exposés au durcissement de l’exploitation du travail, les plus fragilisés par la précarité.
Loin de développer les droits sociaux de ceux dont elle se réclame, l’extrême droite prône une série de mesures qui toutes aggraveraient l’insécurité sociale.

L’influence des « thèses » et du programme du Front National est de plus en plus prégnante dans le débat et pas seulement dans les « domaines » de l’insécurité ou de l’immigration. Son programme est un salmigondis de peur(s), de haine(s) (FHaine), de rejet(s), d’exclusion(s), de simplismes et de mensonges.
C’est également un programme ultralibéral.

- Déstabilisation des droits sociaux.

Le FN veut développer l’intervention du secteur privé dans le domaine de la protection sociale (retraite, santé...), et il propose d’accentuer la politique d’exonération des cotisations sociales patronales, ce qui ne manquera pas de se traduire par un recul des garanties pour les assurés sociaux. Seuls les « gros risques » seraient pris en charge par la Sécurité Sociale, le reste étant laissé à la charge des ménages. Le FN, au nom de la « liberté de choix » remet en cause le droit à la retraite à 60 ans. Il veut aussi réduire, voire supprimer les allocations (Unedic, RMI,etc.), qui encouragent les « fainéants » à rester au chômage. Dans la même veine, il se prononce pour l’abrogation des 35 heures. L’attaque contre les droit sociaux va jusqu’à la remise en cause des syndicats et du droit de grève. Enfin, la haine du parti de Le Pen à l’égard des fonctionnaires est légendaire à l’égard des instituteurs, professeurs et agents de l’administration fiscale...

- Un projet fiscal de « gribouille ».

L’un des chevaux de bataille de l’extrême droite est la fiscalité. En la matière, le FN prévoit des mesures particulièrement régressives et en même temps offensives contre les salariés et les ménages à revenu modeste : hausse des impôts indirects et particulièrement de la TVA ; suppression de l’impôt sur le revenu, suppression de la taxe professionnelle et baisse de l’impôt sur les sociétés ; réduction des droits de succession ; suppression des prélèvements sur les plus- values boursières.
C’est donc un programme particulièrement inégalitaire puisqu’il favorise les plus riches (patrimoine, hauts revenus, profits financiers) et fait payer les plus pauvres (impôts sur la consommation,...). Il y en a pour tout le monde, sauf pour la majorité des français, celles et ceux qui ont des revenus moyens, modestes, insuffisants.

- Un Etat policier, un Service Public mutilé.

Cette conception de la fiscalité est étroitement liée à la conception « frontiste » de l’Etat, qui « en vertu du principe d’autorité, tire ses ressources des richesses produites par tous. Cette contrainte est légitime. Elle est la contrepartie de la mission de protection qui est la sienne : armée, justice, police. Mais elle doit demeurer justement proportionnée à cette mission. L’Etat n’est donc qu’accessoirement un agent économique ».

On pourrait ajouter que l’Etat n’a plus vocation à Eduquer, Former, Soigner, Prévenir, Aménager le territoire,etc.

En matière budgétaire, le FN a deux priorités : le militaire et les dépenses dites de sécurité. Par ailleurs, il prévoit de réduire de 110 milliards d’euros en 10 ans les dépenses publiques. Des sommes considérables seraient consacrées au renforcement de la Police et de l’administration pénitentiaire...La dérive sécuritaire prend le pas sur les dépenses d’avenir.

- Une vision pétainiste de la famille.

En matière familiale, tout est fait pour favoriser le retour des femmes au foyer, alors que l’on sait que leur travail est une condition d’égalité ! Le Pen manifeste son hostilité au principe de la parité entre les hommes et les femmes et défend l’idée que « l’autorité la plus qualifiée dans un ménage est celle de l’homme ». Il se prononce pour l’abrogation du PACS et de l’IVG...