Syndicat CGT Finances Publiques
Section des Bouches du Rhône
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Envolée du prix du pétrole : des causes et des conséquences

Mise en ligne le 24 août 2005

Déclaration de la CGT

Pour faire face aux conséquences de la hausse du prix du pétrole, des mesures immédiates et structurelles sont indispensables

La hausse du prix du pétrole réduit le pouvoir d’achat des consommateurs. La Cgt est très attentive aux problèmes que provoque cette hausse pour les différents secteurs d’activité et à la nécessité de trouver des réponses. Elle met en débat trois propositions.

- La hausse du prix du pétrole réduit le pouvoir d’achat des consommateurs.
Le problème se pose avec plus d’acuité pour les salariés qui sont triplement pénalisés : ils paient plus cher les produits pétroliers ; ils prennent en charge, à travers le budget de l’Etat, le coût des aides et des allègements consentis aux employeurs ; enfin, ils doivent supporter les conséquences négatives de la baisse des recettes des caisses de la Sécurité sociale à cause des allègements sociaux accordés aux employeurs.

- La hausse du prix du pétrole se confirme comme une tendance de long terme à cause de la hausse de la demande mondiale et de l’insuffisance des capacités de production.
- S’y ajoute aussi la spéculation sur les marchés pétroliers. Cette donnée implique d’intégrer dans les choix de politique économique, deux impératifs : d’une part, les mesures à prendre pour favoriser l’économie d’énergie et la diversification des sources d’énergie ; d’autre part, la révision de la fiscalité sur les produits pétroliers pour éviter la perte du pouvoir d’achat des salariés, et ceci dans le cadre d’une refonte de l’ensemble du système fiscal français.

Actuellement, les taxes constituent environ 70 % du prix de l’essence à la pompe.

- La Cgt demande que le prélèvement supplémentaire soit restitué immédiatement sous forme d’une réduction des prix des produits pétroliers. Mais une telle mesure ne règle pas tout.
La hausse et l’instabilité du prix de pétrole et les problèmes qu’elles engendrent, tant pour les consommateurs que pour les secteurs d’activité, nécessitent des politiques plus structurelles. D’autant que la question de l’énergie va devenir fondamentale.

Pour répondre à ces impératifs, la Cgt met en débat trois propositions :

- 1°) Il est indispensable de stabiliser le prix de vente des produits pétroliers en modifiant la fiscalité de ces produits en fonction des variations du prix du pétrole brut par rapport à un « prix de référence » qui pourrait être, par exemple, le prix moyen des trois dernières années.

- 2°) Il faut mettre à contribution les compagnies pétrolières et les opérateurs financiers qui profitent largement de la hausse des prix du pétrole.

- 3°) Il faut encourager les économies d’énergie, la diversification des sources d’énergie, l’amélioration des capacités de production... De tels objectifs nécessitent des dépenses supplémentaires et des incitations fiscales, notamment pour renforcer la recherche-développement. Le gouvernement français doit aussi prendre des initiatives au niveau européen et international pour instaurer des mécanismes de sanction des opérations spéculatives qui jouent un rôle non négligeable dans la hausse du prix du pétrole.

FEDERATION NATIONALE DES INDUSTRIES CHIMIQUES CGT

COMMUNIQUE DE PRESSE du 17 août 2005

Envolée du prix du pétrole : des causes et des conséquences.

Il y a un an, quasiment jour pour jour, le 23 août 2004, notre organisation publiait un communiqué intitulé « le baril à 45 dollars, qui paye la facture ? » visant à donner notre analyse sur cette flambée du prix du pétrole brut et ses conséquences.

Aujourd’hui, l’or noir continue de flamber, le prix du baril de pétrole brut a franchi la barre des 65 dollars avec des répercussions économiques et sociales importantes qui dépassent largement les frontières nationales et européennes.

Certes, l’instabilité du prix du pétrole n’est pas inhabituelle ; elle est une caractéristique de ce marché.

Mais la hausse continue, enregistrée depuis plus d’un an, est exceptionnelle et nécessite un examen au plus haut niveau des facteurs qui sont à son origine.

Si, classiquement, on explique les variations des prix du pétrole brut par les déséquilibres entre l’offre et la demande, aujourd’hui, d’autres facteurs sont à la source de cette envolée et notamment la spéculation qui parie sur l’évolution des prix en lien avec des facteurs, en particulier politiques : enlisement américain en Irak, risques d’attentats, conflits, instabilité politique dans certains pays producteurs de pétrole, ... mais aussi sur des facteurs économiques tels que l’évolution forte de la demande mondiale, par exemple en Asie, l’obsolescence des raffineries américaines provoquant un manque de produits pétroliers, entre autres d’essence.

Envolée du prix du pétrole

Si des peuples aujourd’hui souffrent des conséquences de cette envolée des prix du pétrole et plus particulièrement les populations les plus pauvres quel que soit le continent, d’autres en profitent très largement et notamment les compagnies pétrolières, les chiffres sont éloquents :

Résultats nets (en milliards de $) des 6 mois 2002/2004/2005 de 4 majors pétroliers

1er semestre 2002 1er semestre 2004 1er semestre 2005Ecart 2005/2004 en %
BP 3,78 8,14 10,47 + 28.6 %
EXXON MOBIL 4,73 11,23 15,50 + 38 %
SHELL 4,47 8,60 11,91 + 38.5 %
TOTAL 2,64 4,92 8,08 + 64,22 %
GLOBAL 15,62 32,89 45,96 + 39.7 %

Au regard de ces quelques exemples, n’est ce pas la démonstration que des moyens existent pour une autre politique énergétique, tant mondiale, européenne que nationale ?

En France aussi cette flambée du pétrole brut à des répercussions fortes avec d’un côté ceux qui subissent et de l’autre ceux qui profitent.

prix en hausse mais aussi profits en hausse

Les consommateurs sont à nouveau les dindons de la farce, particulièrement en cette période estivale, pénalisant encore plus ceux ayant les revenus les plus modestes.

En plus, les salariés sont victimes du chantage à l’emploi exercé par le patronat (transport - pêche - industrie lourde - agriculture, etc.) afin d’obtenir de nouveaux allègements sociaux et fiscaux.

De l’autre côté, compagnies pétrolières et gouvernement s’entendent comme « larrons en foire » pour profiter de l’aubaine.

Comme vu précédemment, les compagnies pétrolières s’en sortent très bien ; ce qui n’empêche pas l’UFIP de faire une campagne médiatique sur l’envolée des prix à la pompe affirmant que celle-ci est due à la fiscalité française.

Le gouvernement, pour sa part, engrange les rentrées fiscales (TIPP + TVA) qui représentent plus de 70 % du prix des carburants à la pompe ; il refuse de remettre en place la TIPP flottante afin de limiter l’impact de cette flambée du prix du brut !

Comme il l’avait fait l’été dernier, le gouvernement s’apprête à faire de nouveaux cadeaux au patronat au travers d’allègements sociaux et fiscaux, et s’agissant des salariés et des consommateurs se contente de vagues promesses de redistribution du surplus de recettes fiscales.

Notre Fédération considère qu’il y a urgence à :

- mettre en place une politique énergétique prenant en compte la satisfaction des besoins
économiques et sociaux ; cela n’est possible que si la Nation se réapproprie en totalité les entreprises du secteur énergétique, dont les entreprises pétrolières ;
- utiliser les profits réalisés de toute part pour le développement industriel et l’emploi ;
- utiliser les ressources énergétiques de la planète dans une approche de développement économique, social et humain de l’ensemble des peuples tant des pays producteurs que
consommateurs, dans une véritable logique de développement durable.
Montreuil, le 17 août 2005


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