Mise en ligne le 6 janvier 2006
En ce début d’année 2006, tout en vous présentant ses meilleurs voeux, la Cgt vous propose un “petit jeu social” de l’année 2005.
En 2005, quelle catégorie de la population a vu ses rémunérations augmenter de 24 % sur l’année ?
Les salariés du privé ?
Les salariés du public ?
Les chômeurs ?
Les retraités ?
Aucune de ces catégories.
Il s’agit des détenteurs d’actions du CAC 40 (les 40 titres retenus pour déterminer l’évolution de la Bourse).
Pour l’essentiel, ce sont des groupes industriels et financiers, qui “savent” où et quand acheter et vendre les actions.
Quelles ont été les premières mesures après l’annonce de la privatisation de Gaz de France et d’EDF ?
GDF : 1500 suppressions d’emplois + augmentation du prix du gaz de 15 %.
EDF : 6000 suppressions d’emplois
Pourquoi le nombre de chômeurs baisse ?
Parce que les entreprises créent des emplois
Parce que les chômeurs retrouvent du travail
En aucune façon.
La baisse des demandeurs d’emplois indemnisés (3 millions sur plus de 6 millions de personnes sans emplois) est le résultat :
de radiations administratives
des transferts vers le RMI (+ 6% en 1 an)
des contrats précaires, emplois aidés temporaires, etc.
Ces trois exemples montrent que les remèdes au mal-être social ne sont pas à chercher dans la mise en concurrence entre les différentes catégories de salariés, actifs, retraités, chômeurs, du privé ou du public.
Les véritables “privilégiés”, ceux qui “prennent la France en otage” en permanence sont ceux qui continuent à s’enrichir tout en licenciant des salariés, en augmentant leurs profits, en organisant la baisse de la rémunération du travail : salaires qui stagnent, chômeurs “fliqués” pour accepter n’importe quel emploi...
C’est le sens des luttes de la fin d’année 2005 dans notre département.
Et n’en déplaise à certains commentateurs, ces luttes ont eu des résultats.
Les salariés en grève, avec la CGT et d’autres syndicats, n’ont pas subi “l’échec”tant claironné !
Le 31 juin 2005, l’entreprise devait fermer.
Aujourd’hui 180 emplois sont sauvés. C’est le résultat de la lutte des salariés avec la CGT.
Au lieu d’une privatisation à 100 % pour le compte d’un fonds d’investissement financier (Butler), l’Etat conserve 25 % du Capital, Butler 38 %, Véolia (industriel spécialisé) 28 %, les salariés 9 % ...
L’unicité de l’entreprise est préservée. Il n’y aura pas de "plan social".
La flotte sera renouvelée (1 bateau tous les 30 mois).
La Méditerranée (donc les marins de la SNCM) sera exclue du RIF (nouveau registre d’immatriculation des navires)qui permet d’embaucher des marins étrangers sous le statut social du pays d’origine...
Le processus de privatisation est suspendu.
L’ancien Directeur, qui faisait de la guérilla anti-CGT son sport favori..., est remplacé ; des perspectives de dialogue social sont ouvertes,même si des inquiétudes demeurent.
Le plan d’entreprise prévoyant des suppression d’emplois est suspendu.
Même si tous les objectifs n’ont pas été atteints par la grève des traminots marseillais, ceux qui sortent les plus affaiblis ne sont pas ceux qu’on pourrait croire !
Le maire de Marseille et son équipe ont fait la démonstration de leur autoritarisme et de leur haine du monde du travail quand il relève la tête : hier ceux de la RTM, demain tous ceux du privé comme du public qui lutteront contre des décisions de recul social.
La CGT RTM se renforce ; en ayant enregistré plus de 60 adhésions suite au conflit, elle compte déjà plus d’adhérents en 2006 que pour toute l’année 2005 !
Bénéficiant de toutes ces luttes, 48 heures de grève à la SNCF ont permis d’obtenir des augmentations de salaires, de primes, la création de 900 emplois et l’arrêt de certaines privatisations.