Mise en ligne le 10 mai 2006
D’ores et déjà, plusieurs enseignements forts et constructifs peuvent être tirés des travaux du 48ème congrès de la CGT qui s’est déroulé, du 24 au 28 avril, à Lille, en présence d’un millier de délégués.
Ouvert dans un contexte international d’une exceptionnelle gravité, 80 représentants d’organisations syndicales de tous les continents et de diverses appartenances internationales (CISL, CMT, FSM, CES) ont travaillé ensemble sur la thématique du « syndicalisme face aux défis pour aujourd’hui et demain ».
Les échanges ont mis en évidence un processus de mondialisation du capitalisme générant notamment une mise en concurrence des peuples, des travailleurs, des systèmes sociaux et productifs, l’existence de guerres et de conflits multiples, un chômage et une pauvreté massive, des pandémies, des dégâts environnementaux sans précédent.
Relever le défi de la mondialisation passe donc aujourd’hui par l’unification du syndicalisme au niveau mondial pour qu’il puisse apporter toute sa contribution à l’élaboration d’alternatives.
C’est pourquoi le congrès, tout en confirmant la nécessité de poursuivre et d’amplifier notre travail au sein de la Confédération Européenne des Syndicats, s’est prononcé pour la construction d’une nouvelle organisation syndicale mondiale afin de permettre aux salariés du monde de se mobiliser dans des actions convergentes afin de battre en brèche le libéralisme financier, imposer une construction internationale autour de valeurs de paix, de justice, de respect des droits fondamentaux.
Bien évidemment, ce congrès fut aussi un moment privilégié pour tirer les enseignements de l’immense victoire générée par le retrait du Contrat Première Embauche.
C’est par la construction d’un mouvement unitaire, convergent et inédit, de la jeunesse, des chômeurs, des retraités, des salariés de toutes générations, avec leurs organisations syndicales, que cette victoire a été possible.
C’est pourquoi, plus que jamais, la CGT poursuivra la mise en œuvre d’une démarche syndicale recherchant l’unité et le rassemblement des salariés sur des revendications au service de la création d’une société du plein emploi et de la satisfaction des besoins sociaux.
C’est pourquoi, suite aux interventions durant le congrès de Bruno Julliard (UNEF), Tristan Rouquier (FIDL), Karl Stoeckel (UNL), la CGT entend poursuivre un travail commun afin que l’unité qui a prévalu pour résister, pour s’opposer au gouvernement comme au patronat prévale pour porter la revendication et proposer des solutions alternatives.
Enfin, la mobilisation exceptionnelle des lycéens et des étudiants a démontré la disponibilité et l’aspiration de ces derniers pour l’action collective et la construction d’une toute autre société, ce qui est porteur d’espoirs non seulement pour le mouvement syndical mais aussi pour les luttes à venir.
Plus que jamais, l’heure est à l’action collective pour contester les choix gouvernementaux et patronaux mais surtout pour imposer d’autres choix !
Ainsi, en plaçant la démocratie et plus particulièrement la démocratie sociale au cœur des enjeux de transformation du travail et de la société, en formulant des propositions de nouveaux droits d’intervention des salariés, de création d’un nouveau statut du travail salarié, de définitions de droits fondamentaux, le 48ème congrès a confirmé et précisé la démarche CGT de développement d’un syndicalisme alliant contestation, propositions et réelles capacités à négocier avec les pouvoirs publics et le Medef pour gagner par l’action de nouvelles conquêtes sociales.
Enfin, au terme d’une longue réflexion, en adoptant et en construisant un nouveau mécanisme de répartition de la cotisation syndicale, le 48ème congrès de la CGT a confirmé notre volonté de poursuivre le défi de la syndicalisation, créer les conditions du développement du syndicalisme dans l’ensemble du monde du travail, quelque soit le statut des salariés, la nature et la taille des entreprises pour lesquelles ils travaillent.
Il s’agit pour la CGT de construire une organisation syndicale encore plus forte et efficace, toujours plus proche des salariés et solidaire de toutes les formes de salariat, source de progrès social pour toutes et tous.
In Le courrier de la Fédération des Finances CGT n°244