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Une nouvelle fois, les Bourses mondiales sont en chute libre.
Cette fois, la cause en serait les craintes des spéculateurs sur la dette publique espagnole suite aux nouvelles alertes des agences de notation, ces milices privées qui travaillent pour les spéculateurs.
Après la Grèce, ce serait maintenant le tour de l’Espagne de subir des programmes d’austérité imposés par le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission de Bruxelles, avec l’accord des Etats membres de l’Union européenne.
Les salariés des secteurs public et privé devraient ainsi accepter de nouvelles baisses d’emploi et de salaires, les retraités devraient subir de nouvelles pertes de pensions, les chômeurs devraient accepter une nouvelle restriction de leurs droits…, tout cela pour satisfaire les exigences des capitaux financiers et des spéculateurs.
Le cynisme du FMI, de la Commission européenne et des responsables politiques saute aux yeux. Il y a un an et demi, des centaines de milliards d’euros de l’argent public ont été mobilisés pour sauver les financiers, les banquiers et les spéculateurs sans aucune contrepartie, ce qui a provoqué de nouvelles vagues spéculatives ; ces opérations ont été source de bénéfices considérables pour les actionnaires des banques et des compagnies financières. Aujourd’hui, pour venir à l’aide des Etats, le FMI et les responsables européens exigent des sacrifices aux peuples. Ils avaient fait la même chose dans les années 1980 dans le Tiers-monde, avec des conséquences sociales et économiques graves.
Les capitaux financiers qui sont à l’origine de la spéculation et de l’instabilité des Bourses ne tombent pas du ciel. Ils ont été accumulés pendant des années à cause de la pression permanente sur l’emploi, les salaires, les conditions de travail, bref à cause de la dévalorisation du travail.
Les politiques d’austérité accentuent cette dévalorisation du travail et renforce la tendance à l’accumulation des capitaux financiers, avec comme conséquence une multiplication des opérations spéculatives.
Pour mettre fin à la spéculation qui est derrière l’instabilité des marchés financiers, il faut une cure d’austérité pour les financiers et non pour les peuples.
Au lieu de renforcer la pression sur les salariés, il faut créer des emplois, augmenter les salaires, développer les investissements et des services publics de qualité.
Il faut mettre à contribution les détenteurs de capitaux. Il faut taxer les spéculateurs et les capitaux financiers.
Il faut obliger les banques d’utiliser les crédits pour l’investissement productif, surtout dans les PME.
Il faut que les fonds publics soient utilisés pour développer les infrastructures et améliorer la qualité des services publics.
C’est indispensable pour améliorer la situation économique et les finances publiques.
La multiplication des épisodes de crise atteste aussi de l’absence de solidarité réelle dans l’espace européen. L’aide des Etats européens à la Grèce est en fait un soutien accordé aux financiers et spéculateurs. Une véritable solidarité nécessite de changer le contenu de la construction européenne. Le social, la promotion du travail décent doivent être désormais le pivot de cette construction.
C’est la raison pour laquelle la Cgt soutient le peuple grec dans son combat contre l’austérité que veulent lui imposer le FMI et les Etats européens.
Montreuil, le 5 mai 2010
Article publié le 6 mai 2010.