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C’est avec ce titre évocateur que le rapport parlementaire du député Gilles Carrez annonce la couleur sur les avancées du programme Hélios. Ce rapport pointe les difficultés et les dérapages financiers en s’interrogeant sur la réalité des données communiquées par Bercy concernant l’ état d’avancement du projet.
Chiffres et constat à l’appui , le rapport évoque :
le surcoût de l’ensemble du projet : Pour les années 2003 à 2005 le coût s’élevait à 114,93 millions de. La poursuite du programme sur 2006-2007 porte le coût à 139,23 millions. Les dépenses complémentaires qui s’ajoutent font que le projet est évalué jusqu’en 2008 à 150,73 millions d’euros.
les difficultés de sécurisation du déploiement de l’application, de son exploitation et de sa maintenance. Après avoir rappelé sa réserve sur les données communiquées dans le Projet Annuel de Performance, le rapporteur en vient à être « tenté de prêter une oreille attentive aux rumeurs publiées au printemps et début de l’été 2005 dans la presse informatique annonçant, après 5 ans de travail, la suspension du projet (« l’écroulement ») et le report de tout développement ».
Au vu de l’ensemble de ce rapport, et de ce qui se passe ou ne se passe pas dans le réseau, entre le redémarrage et les calendriers de basculement qui se font attendre, nous ne pouvons qu’être inquiets sur le devenir d’une application présentée comme l’emblème du Trésor Public auprès de nos partenaires locaux et la garantie de l’avenir du Secteur Local au Trésor.
En effet, c’est bien la crédibilité du Trésor Public qui risque d’être fortement remise en cause, aiguisant ainsi des appétits qui n’en avaient pas besoin.
Ce n’est pas tant la nécessité d’une pause qualité qui pose question, que les véritables justifications de sa mise en œuvre.
Le SNT-CGT, a toujours rappelé son hostilité à l’externalisation de l’informatique, hostilité qui au vu de ce rapport ne peut qu’être renforcée. Se pose une nouvelle fois le problème des transferts de compétence des équipes des sociétés de service du privé vers les informaticiens du trésor.
D’autant plus que le rapport souligne des dérapages financiers qui auraient pu être évités dans le cadre d’une maîtrise du projet par des informaticiens du Trésor, dotés de moyens suffisants.
Cette question ne se limite pas à Hélios mais se pose aussi pour d’autres projets externalisés comme COPERNIC et ACCORD. A ce titre, il n’y a qu’à reprendre les propos du rapporteur qui précise : « Après les « couacs » de la télé déclaration (COPERNIC), les retards et les silences d’Hélios, l’annulation du programme ACCORD II, le repliement sur le Palier 2006 et l’enterrement de dizaines de millions d’euros, ne faudrait-il pas envisager « un lundi de Pentecôte pour renflouer l’informatique publique ? ».
Compte -tenu de l’enjeu que représente la mise en place d’Hélios pour le réseau et pour l’image du Trésor Public, la DGCP ne peut aujourd’hui rester silencieuse. Il est grand temps qu’elle s’explique sur les conséquences de ses choix et sur le devenir d’Hélios dans le réseau et auprès de nos partenaires.
C’est donc sur ce dossier, comme sur d’autres, que le SNT-CGT a demandé à rencontrer le nouveau Directeur Général.
Article publié le 2 décembre 2005.