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Dans son allocution télévisée du 14 novembre, le Président de la République a annoncé qu’il proposait au Parlement de proroger l’application de l’état d’urgence durant trois mois. La Cgt considère cette décision inutile pour la sécurité publique et dangereuse pour la démocratie.
Est ainsi réactivée et prolongée une loi d’exception promulguée dans l’état d’esprit colonial qui prévalait durant la guerre d’Algérie. Ce n’est certainement pas ainsi que les pouvoirs publics répondront aux questions sociales les plus fondamentales à l’origine des explosions de violences dans les cités.
La Cgt le réaffirme, les évènements graves que connaît notre pays ne se réduisent ni à une crise des banlieues, ni à une crise de la jeunesse, ni à une crise de l’immigration, mais à une crise sociale profonde qui touche et mécontente de très nombreuses couches de la population. Les véritables et authentiques réponses se trouvent notamment dans la création d’emplois stables, correctement rémunérés, et dans une lutte sans merci contre les discriminations de tous ordres.
Chacun est à même de constater que depuis le 9 novembre, les dispositions d’état d’urgence remises en selle par le gouvernement n’ont été que très rarement mises en ??uvre par les maires et les préfets. L’expérience confirme donc leur inutilité dans les situations réelles.
La Cgt redoute que l’application prolongée de cette loi relève d’autres intentions que le respect de l’ordre public. Outre l’interdiction de circuler la nuit, elle contient en effet bien d’autres limitations aux libertés fondamentales, comme le droit de réunion et de manifestation. Cette décision vise ainsi à entretenir un climat pesant, voire à décourager les salariés, retraités et privés d’emploi de se mobiliser sur les revendications sociales qu’ils portent de façon offensive depuis le début de l’année.
La Cgt condamne fermement le dispositif d’état d’urgence et appelle les salariés à ne pas se laisser intimider. La manifestation à Paris et les initiatives en régions le 19 novembre pour la défense de services publics doit être un succès. Au niveau de nombreuses professions, des actions revendicatives sont d’ores et déjà décidées dans la seconde quinzaine de novembre : spectacle, organismes sociaux, cheminots, recherche, éducation nationale, finances...
De plus, des contacts sont en cours avec d’autres syndicats et associations pour proposer des initiatives soutenant des propositions de réponses concrètes aux malaises ressentis dans les cités comme dans les entreprises.
L’urgence est avant tout sociale. La Cgt entend créer toutes les conditions pour obtenir des réponses de la part du gouvernement et du patronat.
Article publié le 18 novembre 2005.