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Publié le 16 novembre 2004

Quand le ministre de la Fonction Publique (R. DUTREIL) se lâche...

Ou comme disait Gainsbourg, "difficile de s’étendre sans se répandre" !

Voici deux articles édifiants parus dans "Charlie Hebdo" du 27.10.2004.

RÉFORME DE L’ÉTAT  : RENAUD DUTREIL SE LÂCHE

Devant les ultralibéraux de la Fondation Concorde, le ministre de la Réforme de l’État s’est lâché et a dit tout le bien qu’il pense des fonctionnaires.

Le restaurant Pépita, situé à proximité des Champs-Élisées était rempli, mercredi 20 octobre, d’une soixantaine de costumes-cravates à la mine cireuse, venus assister à un petit déjeuner-débat avec Renaud Dutreil, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’État. Cette conférence était organisée par la Fondation Concorde, ultra-libéral.

Florilège des déclarations du ministre sur le thème de prédilection de la droite : "Comment insuffler le changement".

"Les retraités de la fonction publique ne rendent plus de services à la nation. Ces gens-là sont inutiles, mais continuent de peser très lourdement. La pension d’un retraité, c’est presque 75% du coût d’un fonctionnaire présent. Il faudra résoudre ce problème."

"A l’heure actuelle, nous sommes un peu méchants avec les fonctionnaires. Leur pouvoir d’achat a perdu 4,5% depuis 2000."

"Comme tous les hommes politiques de droite, j’étais impressionné par l’adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c’est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques."

"Le grand problème de l’État, c’est la rigidité de sa main-d’oeuvre. Pour faire passer un fonctionnaire du premier au deuxième étage de la place Beauvau, il faut un an. Non pas à cause de l’escalier [rires dans la salle], mais des corps. Il y a 1400 corps. 900 corps vivants, 500 corps morts [rires], comme par exemple l’administration des télécoms. Je vais les remplacer par cinq filières professionnelle qui permettront la mobilité des ressources humaines : éducation, administration générale, économie et finances, sécurité sanitaire et sociale. Si on ne fait pas ça, la réforme de l’État est impossible. Parce que les corps abritent des emplois inutiles."

"C’est sur l’Éducation nationale que doit peser l’effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique. Sur le 1,2 million de fonctionnaires de l’Éducation nationale, 800 000 sont des enseignants. Licencier dans les back office de l’Éducation nationale, c’est facile, on sait comment faire, avec Éric Woerth [secrétaire d’État à la Réforme de l’État] : on prend un cabinet de conseil et on change les process de travail, on supprime quelques missions. Mais pour les enseignants, c’est plus délicat. Il faudra faire un grand audit."

"Le problème que nous avons en France, c’est que les gens sont contents des services publics. L’hôpital fonctionne bien, l’école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d’une crise majeure - c’est ce que fait très bien Michel Camdessus -, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, ils se recroquevillent comme des tortues."

EMMANUELLE VEIL

NB : Michel Camdessus, ancien président du FMI (celui-là même qui a conduit l’Argentine et l’Afrique sur la voie de la banqueroute grâce à ses injonctions ultra libérales a recemment remis à N. Sarkozy, sur la demande de ce dernier, un rapport sur ce qui peut être résumé par l’état catastrophique de la France sur le plan économique mondial à cause (forcément) des fonctionnaires, des syndicats, de la gauche et des lois qui tuent toute initiative entrepreneuriale.

Autre article publié le même jour :

LES RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS PRIVATISÉS
3939 : BIENVENUE AU PAYS OÙ LA VIE EST PLUS CHÈRE

La presse a présenté comme une aubaine l’ouverture cet automne du "3939 Allô service public bonjour" (voir citation ci-dessous). Un engouementcurieux : ce numéro unique de renseignement administratifs est plus cher et moins efficace que les CIRA (Centres Interministériels de Renseignements Administratifs), qui existaient depuis des années !

Appeler un Cira coûtait le prix d’un appel local (9 centimes d’euro la première minute, puis 3 centimes d’euro les suivantes), et c’était des fonctionnaires qui répondaient aux questions.

Avec le 3939, c’est 12 centimes d’euro la minute, et ce sont des téléconseiller de la société privée Phone Marketing, formés à la va-vite, qui décrochent.

La qualité des renseignements s’en ressent : l’opératrice que nous avons eue au bout du fil (après avoir subi une musique d’ascenseur) n’a pas été en mesure de répondre à la question test - relativement simple - que nous avions choisi de poser (le locataire d’un bien immobilier peut-il obliger le propriétaire à installer des prises de terre ailleurs que dans la cuisine) et s’est contentée de nous lire machinalement les fiches généralistes qui apparaissaient sur l’écran de son ordinateur, pour finir par dire, au bout de sept minutes : "Là, j’ai passé le temps d’écoute par rapport à la question, si vous voulez une réponse, appelez l’Anil [Agence nationale d’information sur le logement ] la plus proche de chez vous, mais je ne peux pas vous donner le numéro de téléphone car le logiciel est bloqué."

Cette lamentable sous-traitance des renseignements administratifs a été décidée par le gouvernement dans le cadre du programme Adele (Administration électronique) : la privatisation progressive des relations entre l’administration et les citoyens, un marché estimé à 500 milliards d’euros (voir Charlie n° 585). Logiquement, les tarifs du 3939 devraient donc augmenter dans les prochaines années, pour permettre à Phone Marketing d’améliorer ses marges et sa compétitivité.

Les réactions de la presse sont unanimes :

"Une minute de jazz, trois sonneries, puis une voix suave à l’autre bout du fil." Le Figaro

"12 centimes d’euro la minute, soit le prix d’un appel local." AFP (ils se servent souvent du téléphone ?)

"Un grand pas vers la simplification de l’État. Il était temps !" Le Parisien

"5 milliards d’euros de gains de productivité." Libération.fr

E. V.

1 Tarif d’un appel local via France Télécom, aux heures pleines et sans aucune réduction. Mais depuis la mise en place du 3939, les Cira, qui existent toujours, sont passés eux aussi à 12 centimes la minute.


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