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Publié le 9 décembre 2004

« Ce qui nous arrive est vraiment sans précédent »

Interview de B. Lhubert, secrétaire général de l’UGFF

Journal l’Humanité

Article paru dans l’édition du 8 décembre 2004.

« Ce qui nous arrive est vraiment sans précédent »

Pour Bernard Lhubert, secrétaire général de l’UGFF-CGT, la stratégie de « modernisation » de la fonction publique mise en place par le gouvernement vise à réduire le rôle du service public et à accélérer le désengagement de l’État.

Le ministère a tenté de réduire le débat salarial à une question de méthodes de calcul : point d’indice contre rémunération moyenne des personnels en place. Quel est l’enjeu réel de ces discussions ?

Bernard Lhubert. Derrière le bras de fer avec le ministre, c’est la notion de déroulement de carrière dans la fonction publique qui est visée : le ministre veut intégrer dans le calcul de l’évolution du pouvoir d’achat les évolutions salariales qui résultent de l’acquisition de qualifications nouvelles sous forme de déroulement de carrière, de promotion ou d’avancement. C’est le premier étage d’une réforme beaucoup plus large, qui vise notamment la réforme des corps dans la fonction publique de l’État, la transformation en cadres de fonction et la modification du système de rémunération selon trois axes : d’abord, la baisse de la part du point d’indice dans l’ensemble de la rémunération : on voit bien l’intérêt qu’il y a aujourd’hui à minorer les évolutions du point dpour minorer cette part. Ensuite, une rémunération à la fonction, selon l’affectation des personnels et non plus le corps, le grade. Enfin, une rémunération à la performance, qui d’ailleurs reste à mesurer dans la fonction publique.

Quel est le lien entre ces projets et l’affichage très clair de la volonté du gouvernement de réduire les effectifs ?

Bernard Lhubert. Le levier de la réforme, appelée abusivement « modernisation » de la fonction publique par le ministre, touche aux moyens financiers et relève d’une conception libérale de la société : réduire la place et le rôle du service public, et accélérer le désengagement de l’État. C’est à partir de ces leviers que le gouvernement réduit les effectifs et les moyens de la fonction publique, attaque les garanties statutaires des personnels, modifie le fondement de la rémunération en privilégiant le mérite plutôt que la réponse aux besoins des populations. Nous sommes en phase de réduction drastique des recettes publiques, dans le cadre d’une crise créée par le pouvoir lui-même, qui a opéré un allégement de la fiscalité qui a surtout bénéficié aux moins défavorisés et aux sociétés. En réduisant les recettes publiques, on réduit la possibilité d’avoir une politique solidaire dotée de moyens lui permettant de mener une activité en direction des populations.

Le caractère massif mais peu explicite de ces réformes explique-t-il la difficulté de mobiliser les personnels ?

Bernard Lhubert. Le gouvernement avance masqué. On a vu la réforme des retraites, les salaires, la question de l’emploi ou la place du budget de l’État dans le PIB qui continue de reculer, mais le gouvernement reste très prudent sur ses autres projets, notamment ces modifications statutaires fondamentales. Ces projets de grande ampleur font actuellement l’objet d’études au sein des ministères, mais les organisations syndicales n’en sont pas saisies. Il y a donc une part d’incrédulité des agents du fait que le gouvernement n’a pas mis toutes les cartes sur la table. Ensuite, la stratégie d’un pouvoir, socialement minoritaire, qui fait passer de force ses projets les uns après les autres, pèse dans la conscience des agents sur notre capacité à réagir. Enfin, sur un plan sociopolitique, l’absence d’alternative transformatrice, susceptible de répondre aux problèmes posés (retraite, moyens du service public) n’aide pas non plus.

Comment comptez-vous les convaincre ?

Bernard Lhubert. Il faut poser le débat en termes de choix de société. Les personnels doivent comprendre que ce qui nous arrive est vraiment sans précédent : le recul du pouvoir d’achat et ce que ça signifie pour le vécu des agents et l’attractivité de la fonction publique, mais aussi cette rupture que constitue l’introduction de la notion de performance. La logique du rendement, c’est la Creuse : recentralisation des services publics, recul des implantations locales destinées à - répondre aux besoins des populations. La dimension unitaire de l’action syndicale est une force : un gouvernement peut être minoritaire, mais cette stratégie gouvernementale ne peut pas durer éternellement.

Entretien réalisé par L. B.


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