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Publié le 2 septembre 2007

Interview de Bernard Thibault pour Le Parisien du 31 août 2007

Comment réagissez-vous au discours programme de Nicolas Sarkozy sur les sujets économiques et sociaux ?

Il était prévisible qu’en choisissant un parterre du MEDEF, le chef de l’Etat prononce un discours favorable aux employeurs. Ceux-ci obtiennent de nouvelles promesses, les salariés devant, eux, se contenter de formules incantatoires ou de l’annonce de mauvais coups. Si le Président de la République reconnaît, enfin, un problème de pouvoir d’achat, nous attendons encore les mesures concrètes pour y remédier. Je ne vois, en tout cas, rien dans ce discours programme qui nous permette de sortir de la situation économique et sociale très préoccupante de notre pays.

La présidente du Medef Laurence PARISOT a plaidé pour un relèvement à 61 puis 62 ans de l’âge légal de la retraite et un allongement du nombre d’années de cotisations. Acceptez-vous d’ouvrir ce débat ?

Il est maintenant prouvé que les réformes Balladur puis Fillon se sont traduites par une dégradation du niveau des retraites. Nous ne sommes pas d’accord pour continuer dans cette voie. Il faut bien sûr remettre à plat la situation des retraites. Il y a un besoin de financement, mais celui-ci ne justifie pas de nouveaux sacrifices. Il faut conforter le droit à la retraite à 60 ans. Ceci dit, on ne peut plus raisonner sur la durée de cotisation comme on a raisonné à l’époque où les jeunes commençaient à travailler à 18 ans et étaient presque assurés de ne pas connaître le chômage. Aujourd’hui, on entre dans la vie active à 24 ou 25 ans, le travail précaire s’est généralisé et la France est l’un des pays d’Europe où l’on quitte l’entreprise le plus tôt parce les « seniors » de 53, 54 ou 55 ans sont les premières victimes des plans de dégraissage. Tout cela fait qu’il faut rediscuter des moyens par lesquels on va pérenniser notre système de retraite par répartition. Le « toujours plus » du MEDEF ne sera, en tout cas, pas la base de la discussion.

Si vous ne voulez pas toucher à la durée de cotisation, il faudra augmenter les cotisations ?

Soyons clairs. On ne peut pas promouvoir une société de la connaissance et pousser les jeunes à faire des études longues si c’est pour qu’ils en paient le prix fort au moment de leur retraite. Voilà pourquoi nous souhaitons discuter de la possibilité de prendre en compte les années d’études dans la durée des cotisations. Pourquoi pas un relèvement du niveau des cotisations si cela correspond à des droits nouveaux pour les salariés. Il reste que, pour le financement des retraites comme de la sécurité sociale, la vraie clé c’est bien sûr l’amélioration du niveau de l’emploi.

Quelles sont, pour la CGT, les autres priorités de la rentrée ?

La question du pouvoir d’achat est essentielle. Au moment où le logement, les transports et la santé sont des postes qui ne cessent d’augmenter dans le budget des Français, les décisions prises depuis trois mois n’ont fait qu’affaiblir les salariés en matière de pouvoir d’achat, et accroître les injustices. Je pense aux franchises sur les soins, qui vont à l’encontre du principe même de solidarité, à la réforme des droits de succession qui profitera aux plus aisés, ou encore aux réflexions en cours sur une hausse de la TVA dite « sociale ». Au moment où on baisse l’impôt sur le revenu des plus aisés, relever la TVA serait scandaleux.

Salaires, égalité hommes-femmes... cet automne, les syndicats vont négocier sur une avalanche de sujets différents. Est-ce à dire qu’on les écoute enfin ?

Quand j’entends parler de fusion ANPE-Unedic, des « rigidités » du marché du travail, etc. je n’ai pas franchement le sentiment que l’opinion des syndicats pèse de façon déterminante... Pour un grand nombre de dossiers c’est le président de la République qui décide seul. Il va falloir que les salariés interviennent plus fortement sur toutes les questions qui les concernent.

La réforme du marché du travail a-t-elle la moindre chance d’aboutir en quatre mois ?

Nous n’accepterons pas, en tout cas, de nouveaux chantages : il s’agit d’une drôle de « négo », puisqu’on nous en fixe le calendrier (NDLR : si, d’ici la fin de l’année, il n’y a pas accord, le gouvernement légifèrera), mais aussi le résultat final. Laurence PARISOT réclame le licenciement négocié de gré à gré ; de notre côté, nous militons en faveur de nouveaux droits collectifs. Sur ce thème, notamment, la CGT poussera à une concertation intersyndicale. Unis, nous serons plus forts.

La Coupe du monde de rugby approche. Vous engagez-vous à ce qu’aucune grève ne vienne perturber la fête ?

Pour faire une promesse de ce type, il faudrait que les employeurs s’engagent à arrêter les restructurations ! Vous imaginez la CGT dire aux salariés de Goodyear, qui supprime un quart de ses effectifs, « attendez la fin de la Coupe pour manifester ! » Il n’y aura pas de pause sociale, parce qu’il y a des urgences sociales. Cela dit, je vous rassure : la CGT compte énormément de supporters du rugby. Mais, attention, si les entreprises de transport profitent de la Coupe du monde pour faire pression sur les syndicats et les poussent à signer un accord sur l’application de la loi sur le service minimum votée cet été, il ne faudra pas s’étonner s’il y a des tensions. Nous sommes toujours opposés à la déclaration individuelle préalable à une grève. Il doit y avoir des marges de négociation dans les entreprises sinon les discussions seront bloquées.

Comment se porte aujourd’hui la CGT ? Vous vous étiez fixé l’objectif d’un million d’adhérents. Où en êtes-vous ?

Les effectifs de la CGT sont stables autour de 700 000 adhérents et ce n’est pas pour nous satisfaisant. Nous ne sommes pas au bon rythme de syndicalisation car il y a des obstacles à celle-ci et, en premier lieu, la peur des représailles surtout dans le privé. Cela étant, il y a une bonne nouvelle c’est le rééquilibrage entre privé et public : 60% de nos adhérents sont du privé contre 40% du public. C’était l’inverse il y a une dizaine d’années. Pour que nous pesions davantage, nous attendons avec impatience la réforme cruciale de la représentativité des syndicats pour faire enfin reconnaître le fait majoritaire dans les négociations. Le Medef s’est engagé à ouvrir les discussions avant la fin de l’année mais je sais le peu d’empressement du patronat à faire bouger les règles de représentativité syndical et de validité des accords. Si le gouvernement et le patronat croient pouvoir imposer leurs réformes avec des syndicats qui ne représentent pas une majorité de salariés, ils se trompent.

Propos recueillis par Marc Lomazzi et Odile Plichon

Interview reproduite avec l’aimable autorisation du Parisien. Tous droits de reproduction et de diffusion réservés au journal.


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