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La médecine scolaire en phase terminale ?

La médecine scolaire en phase terminale ?

Article paru dans le quotidien L’Humanité du 12 septembre 2006

Faute de médecins, le bilan clinique effectué en fin de maternelle pourrait bien disparaître, alertent les professionnels.

- Ils ont posé leur diagnostic : la médecine scolaire est moribonde. Du moins pourrait-elle le devenir si rien n’est fait pour juguler la pénurie qui la ronge. Trois syndicats de médecins scolaires (1) lancent ainsi une alerte en urgence : jamais ce secteur de la santé publique n’avait connu rentrée aussi critique.

- « C’est bien simple, prévient le docteur Anne Viallat, du SNMSU-UNSA, nous allons être dans l’incapacité d’effectuer les missions que nous commande la loi. » À commencer par la plus essentielle en termes de prévention : le bilan médical de fin de maternelle, étape visant à détecter les troubles du langage ou de la motricité susceptibles de gêner les apprentissages ultérieurs. « Il s’agit d’un examen clinique complet, qui nécessite un entretien d’environ trois quarts d’heure avec l’enfant et sa famille », embraye Marie-Blandine Basalo, du SNAMSPEN-UCSMF.

Une estimation suffit, seule, à comprendre l’impossibilité de le réaliser auprès de tous : certains départements ne bénéficient que d’un docteur pour 10 000 élèves. Les zones rurales sont les plus touchées, où il n’est pas rare qu’un docteur tourne sur une quarantaine d’écoles. Nationalement, et selon le décompte des organisations, le taux est à peine plus glorieux, qui frise le 1 pour 7 775. Le ministre de l’Éducation parle, lui, d’un médecin pour 5 600 élèves.

Quoi qu’il en soit, cette médecine, préventive par vocation, tend à devenir médecine d’urgence, s’alarment les docteurs. Déjà, le bilan de fin de troisième n’est plus que rarement effectué. « Et nous consacrons l’essentiel de notre temps à répondre aux sollicitations des établissements confrontés à des cas ponctuels », explique Lise-Marie Testau, du SMEDEN-FO. Les troubles du comportement, notamment, qui ne peuvent souffrir d’être remis à plus tard. Paradoxalement, poursuit-elle, « le gouvernement ne cesse de nous confier de nouvelles missions ». Celles prévues dans la loi sur l’intégration des enfants handicapés à l’école, par exemple, ou dans celle relative à la protection de l’enfance. « Nous en sommes partisans, précise Anne Viallat. Mais nous nous trouvons dans l’incapacité de les mettre en oeuvre. »

Les moyens n’ont pas suivi les directives. Aucun poste de titulaire n’a été créé depuis 2003. Pire, des pertes sèches sont à déplorer du côté des médecins vacataires, dont le nombre a chuté de 790 en 2003 à 423 en septem- bre 2005. Comble de l’absurde, aucun concours de recrutement n’ayant été ouvert l’an passé, il resterait 90 pos- tes de titulaires non pourvus en cette rentrée.

Une singularité que peut également expliquer le manque d’attractivité de ce secteur : avec 1 600 euros net en début de carrière, les médecins scolaires - qui sont tout autant diplômés que les autres - ne peuvent compter finir au-delà de 3 000 euros mensuels. Et affichent, de ce fait, la grille de salaire la plus basse des médecins salariés. La palme revient aux vacataires, rémunérés 16,42 euros de l’heure. « Quel médecin libéral accepterait d’être payé aussi peu ? » interrogent les médecins scolaires. Lesquels - lesquelles - sont des femmes à plus de 95 %.