L’Europe est nécessaire et possible. Mais ce qu’on nous présente comme étant l’Europe est un leurre. Il n’y a, pour l’essentiel, ni Europe sociale, ni Europe politique et démocratique, ni même Europe économique.
Il y a avant tout un grand marché, dominé par les puissances économiques et financières. Et le projet de traité constitutionnel poursuit dans cette voie.
 Voilà, dit Yves Salesse, pourquoi il faut un véritable projet européen, préparé contradictoirement et publiquement.
Celui-ci doit avoir pour fondement la solidarité et l’égalité entre les hommes et les femmes. Partant, l’Europe sociale, celle du développement durable, de nouveaux rapports avec le Sud, devient possible et très souhaitable.
 Mais il y faut des conditions, à commencer par le changement des institutions, et aussi l’ouverture d’une crise qui oblige à poser les problèmes, au contraire de ce qui s’est passé au moment de la non-application du pacte de stabilité par la France et l’Allemagne. Faire sauter les secrets, élaborer des propositions de rechange, mener des luttes : c’est ne pas céder au chantage idiot selon lequel être pour une autre Europe serait ne pas être européen.