Syndicat Finances Publiques CGT
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Après le vote définitif de la loi sur les retraites, le dossier n’est sûrement pas clos !

Mise en ligne le 5 septembre 2003

- La loi adoptée par le Parlement ne sauve pas les retraites et va à l’encontre d’aspirations sociales fortes.
- Le socle de mobilisation est intact, et le mouvement social ne sort pas battu de cette première phase d’une lutte de longue haleine. La technique du passage en force ne pourra pas perdurer.
- Informer en permanence les salariés sur la conséquence des choix opérés, être présents sur les modalités d’application d’une loi que nous continuons à contester, être déterminés à faire connaître et accréditer nos propositions alternatives, à mobiliser les salariés pour les promouvoir : voilà ce à quoi nous nous sommes engagés.

DECLARATION DE LA CGT - 24 JUILLET 2003

La loi sur les retraites a été votée. Le travail parlementaire n’a pas modifié sa philosophie, que le bon sens populaire a résumé par une formule qui a fait mouche : "travailler plus pour gagner moins !". La "réaffirmation solennelle du choix de la retraite par répartition" ne peut masquer le coup sérieux porté à la retraite solidaire : la répartition est fragilisée, les germes du recours à la capitalisation sont introduits, prêts à alimenter une grave dérive inégalitaire. L’absence de garantie sur le niveau des pensions et l’impasse volontaire sur le financement, signent la régression et annoncent des abandons statutaires.

Le dossier n’est pas clos. La loi adoptée par le Parlement ne sauve pas les retraites et va à l’encontre d’aspirations sociales fortes. Les nouvelles règles pour l’obtention et le calcul des droits vont particulièrement pénaliser les salariés accumulant les périodes d’inactivité forcée, de temps partiel ou d’emploi précaire. Le principe de la décoteinstaure une véritable " double peine " pour tous ceux (et principalement toutes celles) qui ne pourront jamais parvenir aux 42 ans de cotisation exigés. Si, grâce à notre détermination, cette loi accepte le principe de prise en compte des années d’étude, les conditions de rachat sont inaccessibles pour une grande partie des salariés. La prise en compte de la pénibilité du travail est inscrite mais renvoyée à la négociation collective. Les départs anticipés avant 60 ans sont très limités. L’objectif de pension à 85 % du Smic, notoirement insuffisant, n’est pas garanti.

La loi porte ainsi de façon indélébile la marque de la " négociation " bâclée dans la nuit du 14 au 15 mai. En rompant, au plus fort de la mobilisation, avec la plate-forme commune qui la cimentait, la CFDT et la CGC ont procuré au gouvernement la porte de sortie dont il avait besoin. Un tel comportement se situe à l’opposé du syndicalisme moderne, démocratique et responsable que souhaitent les salariés. Il renforce l’exigence d’une refonte des modalités de la représentativité syndicale et de l’instauration du principe majoritaire pour la validation des négociations collectives, indispensables au respect de l’opinion des salariés et à l’affirmation de leurs droits.

Plombé par une " négociation " sociale tronquée et sabotée, le débat à l’Assemblée et au Sénat n’aura été qu’une parodie, ravivant dangereusement la crise de confiance dans le monde politique et ses institutions. Ce qui apparaît sans fard, c’est, tout à la fois, la brutalité d’une action politique inscrite dans la stratégie du Medef, et l’incapacité chronique du gouvernement à convaincre : la majorité des Français reste opposée à sa réforme.

Le socle de mobilisation est intact, et le mouvement social ne sort pas battu de cette première phase d’une lutte de longue haleine. La technique du passage en force ne pourra pas perdurer. En constituant un lieu d’échange et de travail permanent baptisé " Inter-Reso ", la FSU, l’UNSA et la CGT se sont mis d’ores et déjà en ordre de marche pour la rentrée. Informer en permanence les salariés sur la conséquence des choix opérés, être présents sur les modalités d’application d’une loi que nous continuons à contester, être déterminés à faire connaître et accréditer nos propositions alternatives, à mobiliser les salariés pour les promouvoir : voilà ce à quoi nous nous sommes engagés.

Dès le 9 septembre, la négociation sur la retraite complémentaire va relancer le débat public et la mobilisation sociale. La question du service public de l’éducation reste posée, dans toute son acuité, et celle de la santé va rebondir. Ce qui est en jeu, en France et en Europe, ce sont les conditions de la production et du partage des richesses, la reconnaissance du rôle central de la protection sociale et des garanties d’accès égal à des services publics de qualité, toutes bases de la cohésion de nos sociétés.