Syndicat Finances Publiques CGT
Section des Hauts de Seine
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Pertes pour la CDC : la première fois en 200 ans

Mise en ligne le 17 avril 2009

Créée en 1816, la Caisse des dépôts (CDC) pourrait, pour la première fois depuis son histoire, accuser une perte de 1,5 milliard d’euros en 2008. C’est en tout cas ce qu’affirme le journal les Échos dans son édition d’hier. La perte s’expliquerait en partie par « l’effondrement des marchés financiers ». L’établissement public, actionnaire dans toutes les sociétés du CAC 40, dont la valeur a perdu plus de 42 % l’an dernier, accuse une perte comptable d’environ 1 milliard d’euros. À laquelle s’ajoute la participation au sauvetage de Dexia, le 30 septembre 2008, en injectant à elle seule 2 milliards d’euros dans la banque franco-belge, sur les 6,4 milliards d’euros apportés par la France, la Belgique et le Luxembourg. Mais les actions, qui ont été achetées à 9,90 euros, valent aujourd’hui moins de 3 euros. La direction de la CDC a reconnu des pertes, sans toutefois en préciser le montant. « Depuis quelques années, la CDC investit un montant de plus en plus important dans l’achat d’actifs d’entreprises du CAC 40. Ces pertes sont le résultat d’une plus grande financiarisation de l’établissement public », confie Jean-Philippe Gasparotto, délégué syndical CGT.

La solidité financière de la Caisse n’est cependant « pas remise en cause », son montant en fonds propres avoisinerait, selon les Échos, 18 milliards d’euros. La direction assure que « les fonds d’épargne » (la section qui gère notamment les 200 milliards d’euros du Livret A) « enregistreront un résultat positif », en concluant que « l’épargne des Français a donc été préservée de l’impact de la crise financière ». Hier, Bercy s’est aussi empressé de rassurer les épargnants.

Ces pertes surviennent alors que la Caisse des dépôts est de plus en plus sollicitée par le gouvernement. Ainsi, le bras armé de l’État doit, dans les prochaines semaines, transférer au Fonds stratégique d’investissement (FSI), dont il détient 51 %, une partie de ses participations dans des groupes cotés en Bourse. Le FSI doit recevoir 14 milliards d’euros de participations, dont la moitié en provenance de la CDC. Au total, autant de sommes qu’elle ne pourra plus mettre pour la construction de logements sociaux…